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Agri & Food

La technologie, l’avenir de l’agriculture

04.07.2018
par Bastien Craninx

La révolution technologique numérique et digitale amène de nouvelles possibilités de production pour l’agriculture. Des réseaux sociaux aux capteurs récoltant l’information nécessaire à l’action, le secteur agricole a de beaux jours devant lui.

Les innovations dans l’histoire

Au plus loin que l’on remonte dans l’histoire, l’agriculteur a toujours cherché à soulager sa tâche dans les champs ainsi que dans son travail d’élevage. Des mains à l’outil, des outils à la charrue et de la charrue au tracteur, les innovations ont toujours jalonné et transformé son travail. Le but? Augmenter les rendements et la production. Pourtant, cette utilisation exponentielle de la technologie a rapidement fait disparaître un élément essentiel de la vie de l’agriculteur: son contact avec le consommateur. Au 20e siècle, les circuits courts alimentaires ont progressivement laissé place au Global Food System. Les agriculteurs, eux, étaient relégués dans un rôle obscur de la chaîne alimentaire. Un rôle que certains n’en peuvent plus d’endosser tellement la confiance en ce qu’ils font a disparu. « Il suffit de regarder la télévision. Notre métier est souvent montré sous ses aspects les plus mauvais parce que les gens ne le connaissent plus », explique Henri Louvigny, jeune agriculteur entrepreneur.

Il faut communiquer

Or, faire connaître son métier et ses produits et en être fier est peut-être une des clés de cette réappropriation dont a besoin le monde agricole. Et comment mieux le faire que par la technologie elle-même? « Je communique directement avec mes consommateurs via ma page Facebook », explique l’agriculteur. « Aujourd’hui, l’outil indispensable dont nous devons disposer est un ordinateur avec Internet. Il faut communiquer! » Communiquer, oui! Mais également profiter de cette technologie numérique pour établir un processus de vente directe au consommateur. « Tout est possible à l’heure actuelle, même sans grand investissement. » Le jeune homme sait ce qu’il dit. Il a développé le principe de vente directe en ligne de colis de viande. « Je mets une vache en vente sur mon site internet et je l’envoie uniquement à l’abattoir quand elle est achetée entièrement. »  L’idée rapproche, est beaucoup plus écologique et donne une identité sur le produit vendu et son producteur.

Notre métier est souvent montré sous ses aspects les plus mauvais parce que les gens ne le connaissent plus.

— Henri Louvigny

Le Smart Farming

Cette communication plus directe grâce à la technologie de l’information, Henri Souvigny n’hésite pas à l’intégrer dans tout le concept qu’est le Smart Farming. Un concept qui présente la récolte et le traitement d’informations multiples dans les exploitations agricoles grâce à des technologies diversifiées. Des robots de désherbage autonomes ou des drones survolant les récoltes pour pointer précisément les zones en manque d’engrais. Voilà ce qui semble composer l’agriculture de demain.

Pour Hélène Soyeurt, chargée de cours à Gembloux Agro-Bio Tech, cette agriculture connectée faite de précision va remettre la durabilité au centre du débat. « Grâce aux données recueillies par différents capteurs sur le terrain, l’agriculteur saura exactement où focaliser son attention. » Fini l’épandage massif d’engrais par exemple. Il suffira d’analyser les données traitées par un algorithme pour identifier les zones de stress. Plus besoin de travailler sur 1 ha, mais sur 200 m². La couleur, la température, l’humidité sont autant d’éléments qui permettront de tirer des conclusions pour un fermier qui passera ensuite directement à l’action. Et qui dit précision agricole dans les exploitations, dit également moins de pesticides et moins de maladies animales. Un must pour notre santé.

L’argent

Reste alors le nerf de la guerre d’agriculture: l’argent. Car les investissements dans de telles technologies ne sont pas toujours donnés. « Si des coopératives existent et peuvent parfois procéder à un achat partagé, elles posent leurs limites dans des secteurs comme l’élevage où la production laitière » (chaque éleveur devant bénéficier de ses outils propres). Le tout serait de permettre une réelle compétitivité entre les différents fournisseurs de technologie. « Si ces technologies se développent massivement, leurs prix diminueront avec le temps facilitant ainsi leur accès », estime Hélène Soyeurt.

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