arnaqueurs
50+

Se prémunir contre les arnaqueurs du net

25.11.2022
par Frédéric Vandecasserie

Véritablement pris entre deux feux, car ils se voient de plus en plus obligés de se servir d’applications digitales au quotidien alors qu’ils sont loin d’être des digital natives, les « 50+ » constituent-ils une cible privilégiée pour les cyber-arnaques en tous genres ? Et comment faire pour s’en prémunir ?

Effectuer un virement, accéder à ses documents de mutuelle… autant d’opérations qui passent de plus en plus par le digital. Lâchés dans la jungle du numérique sans en posséder les codes, les ‘50+’ sont-ils particulièrement exposés aux arnaqueurs qui infestent le web ?

« C’est un raccourci qui ne se vérifie pas toujours », pointe Michele Rignasese, porte-parole du CCB, Centre pour la Cybersécurité Belgique. « Le phishing fait des ravages dans toutes les catégories d’âge ». Ce procédé consiste à leurrer l’internaute pour l’inciter à communiquer des données personnelles (comptes d’accès, mots de passe…) et/ou bancaires en se faisant passer pour un tiers de confiance. Pour en faire un usage frauduleux ensuite.

Michele Rignasese poursuit : « Le fait que les personnes plus âgées sont souvent plus visées que d’autres par des tentatives d’escroquerie tient au fait que les personnes de cette tranche d’âge disposent parfois de moyens financiers plus conséquents. »

Résister à la pression !

En 2021, les pertes financières dues au “phishing” ont baissé, mais certaines autres techniques ont pris le relais, malheureusement. « Là, on parle surtout de “fraudes à l’investissement”. Il s’agira de faire miroiter des investissements juteux, qui ne sont en fait que de faux produits. L’internaute un peu trop crédule effectue un virement pour quelque chose dont il ne verra jamais la couleur. Et les malfrats n’hésiteront pas à mettre la pression, via mail et appels téléphoniques, pour convaincre leur victime potentielle de participer à cet investissement. »

Nous devons pratiquer ‘la sécurité routière du numérique’.

— Olivier Bogaert, Commissaire

Ne pas céder à l’urgence !

« Bref, on est dans l’immédiateté », note Olivier Bogaert, Commissaire à la ‘Computer Crime Unit’ de la police fédérale. « C’est tellement plus vite fait de cliquer sur un lien que d’ouvrir une lettre. »

Face à ce phénomène, notre interlo- cuteur matraque le même message que celui qu’il distille souvent aux plus jeunes générations : la vigilance ! « Il ne faut jamais répondre tout de suite. Mais bien vérifier le nom de l’expéditeur, et ne pas hésiter à essayer de le contacter pour être sûr qu’il vous a bel et bien envoyé le message en question et que son identité n’a pas été usurpée. J’ai conscience que le caractère “officiel” de certains mails peut convaincre certaines personnes. Mais méfiance dans tous les cas ! »

Bref, le conseil majeur tient à la non-réactivité instantanée ! « Parce qu’il faut quand-même savoir qu’entre 6 et 10% de gens contactés par un message frauduleux y donnent suite. »

Il faut aussi, Olivier Bogaert ne se lasse pas de le répéter, mettre son anti-virus à jour et ne pas hésiter à choisir une formule payante, souvent plus efficace.

« Pour conclure, je résume souvent en disant que nous devons pratiquer “la sécurité routière du numérique”. On est sensibilisé aux feux rouges mais pas aux dangers du web. Tout passe par l’éducation, toujours ! »

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