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Des activités pour vieillir dans la sérénité

16.11.2021
par Fokus Online

Quand on discute des contraintes liées à l’âge, les conversations riment souvent avec l’isolement ou l’ennui. Mais les possibilités sont nombreuses lorsque l’on a envie de bouger, sociabiliser et se tenir en bonne santé.

activitésSophie Lievens
Collaboratrice
ASBL Senior d’Auderghem 

Quel déclic pousse les participants à s’investir dans ce type d’activité ?

« Il y a le bouche-à-oreille sur les activités qui fonctionne parfois dans le cas d’un veuvage récent ou alors par amitié. Les proches conseillent de s’inscrire à des pratiques de ce genre pour se changer les idées. Il y a aussi les personnes qui sont dynamiques et qui veulent rester actives, ou se rendre utiles même si elles sont pensionnées. L’intérêt pour les activités apparaît lorsqu’il y a un changement de vie, lorsqu’on veut rencontrer des gens, et le faire dans une atmosphère sympathique. »

De quelle manière ces activités peuvent-elles permettre de briser l’ennui ?

« Nous avons tous des curiosités. Et satisfaire ses curiosités, c’est rester vivant. C’est une démarche personnelle, je dirais. On ne doit pas dire “je ne sais pas le faire” parce que je n’ai plus de mémoire, parce que j’ai des douleurs aux jambes ou d’autres choses. Certains d’entre eux veulent peut-être aussi s’améliorer. À l’atelier théâtre, c’est un peu ce qui se passe. Par contre à l’atelier peinture, l’activité est libre et chacun peut la pratiquer comme il le veut, ce n’est pas dirigé. »  

Au-delà de l’ennui, rompre l’isolement ?

« C’est un moteur que de rejoindre un groupe. Lorsqu’on est seul, on voit des limites. C’est grâce à la rencontre avec l’autre que l’on peut se retrouver sur de nouvelles voies ou que l’on peut retrouver un enthousiasme. Par exemple, chaque année, il y a un spectacle, pour l’atelier théâtre. C’est un objectif, pour avoir envie de travailler et de s’améliorer ensemble. Il y a ceux qui veulent le faire et qui le font, et les autres peuvent s’entraider. Le but c’est d’être accueilli, et de sentir à l’aise. » 

vieillirMicheline Pardaens
Organisatrice de voyages
Fédération Indépendante des Seniors

Quel déclic pousse les participants à s’investir dans ce type d’activité ?

« C’est de vouloir retrouver une vie sociale. Cela peut être entouré d’amis, mais c’est aussi faire de nouvelles connaissances ! Et être pris en charge, c’est-à-dire accompagné tout en découvrant des lieux que l’on ne connaît pas encore. Les visites comme les musées, les monuments ou même la nature, c’est instructif. Et c’est important pour sortir de son cadre habituel, de ses habitudes quotidiennes. Il y a aussi les échanges de repas qui sont des moments de détente et souvent de rigolade. »

De quelle manière ces activités peuvent-elles permettre de briser l’ennui ?

« On peut oublier ses “bobos” et ses contraintes du quotidien. On se concentre sur le plaisir d’être ensemble. Et même si le voyage n’est qu’une parenthèse dans la vie quotidienne des cinquante ans et plus, il reste gravé dans les mémoires. Il y a aussi les photos qui restent. En attendant le prochain voyage, qui peut arriver dans les semaines ou les mois suivants. Les seniors se projettent très souvent vers un futur proche, parce que ça veut dire de nouvelles découvertes et de nouvelles connaissances. »

Au-delà de l’ennui, rompre l’isolement ?

« Le voyage, c’est avant tout un partage ! Et pour les plus de cinquante ans, ces moments sont indispensables. Pour contrebalancer, par exemple, une vie de veuf(ve) solitaire, avec un moment de vie en communauté. C’est un moment plus riche, plus instructif, et parfois, plus positif que le reste du quotidien. Cette parenthèse est vitale pour la plupart des seniors qui retrouvent des moments de joie et créent de nouveaux souvenirs dans ces escapades. Et finalement, des souvenirs à partager avec d’autres. »

activitésNatacha Dewitte
Adjointe de direction, département RH
Croix Rouge Belgique

Quel déclic pousse les participants à s’investir dans ce type d’activité ?

« Parmi nos bénévoles, nous avons des plus de cinquante ans en activité et ces volontaires ont tendance à poursuivre cette activité après avoir terminé leur carrière professionnelle. Mais il y a également une série de volontaires qui vont s’engager dans différentes activités, que ce soit de l’action sociale, des postes à responsabilité, ou bien des activités volontaires de transport, au moment où ils ont plus de temps à y consacrer. C’est-à-dire une fois que leur vie professionnelle est moins active. » 

De quelle manière ces activités peuvent-elles permettre de briser l’ennui ?

« Cela permet à certaines personnes qui étaient engagées dans d’autres secteurs professionnels de continuer le travail en équipe, et surtout de se sentir utile. Cela fait partie des motivations assez fréquentes. Sur certaines activités, que ce soit l’aide aux sans-abri, aux migrants, ou auprès des personnes isolées, c’est sans doute le lien avec les bénéficiaires qui peut leur apporter de la satisfaction. Lorsqu’on est moins occupé, faire du volontariat peut redonner du sens à ses actions. » 

Au-delà de l’ennui, rompre l’isolement ?

« Notre enquête interne auprès des volontaires montre clairement une envie d’avoir du lien avec les autres. À la Croix Rouge de Belgique, la grande majorité des volontariats se font en équipe. Par exemple, au cours des maraudes, les volontaires n’interviennent jamais seuls. Il y a aussi des activités et des postes de responsable, c’est-à-dire de gestion d’équipes de volontaires. C’est effectivement l’attrait du lien social, ou de la rencontre avec l’autre qui peut, et va, amener les volontaires à s’engager. »

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