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50+

Bourgueil : « Vive les quinquas ! »

23.03.2023
par Fokus Online
quinquas

Bérénice Bourgueil, animatrice & Comédienne

Senior : personne de 50 ans et plus. Synonymes : aîné, ancêtre, ancien, vieillard, vieux, vioque. Avoir 50 ans, c’est donc être aux portes de l’hôpital ou de la mort ou à la recherche d’une maison de retraite. STOOOOP !  Appelez-moi plutôt la fringante QUINQUA !

Je n’ai jamais réalisé qu’un jour j’aurais 50 ans. J’ai trépigné avant d’atteindre mes 10 ans, fantasmé mes 20 ans, rêvé mes 30 ans, redouté mes 40 ans, mais jamais je n’ai envisagé avoir 50 ans. Et puis, sans crier gare, ce jour est arrivé. Je l’ai accueilli très courtoisement. Mais après les présentations d’usage, place au questionnement. Qu’est-ce qui a changé ? Est-ce que je me sens différente ? Foin des répliques soit disant rassurantes de l’entourage, du style : »Tout est dans la tête ! » ou autre « Ce sont juste deux chiffres sur la carte d’identité ! » Bla-bla-bla… 

Mais moi, qu’est-ce que je ressens vraiment ? Ma réponse est apparue telle une évidence : cette dizaine pourrait être le début de ma période adulte. J’ai probablement un métabolisme de vie (je ne sais même pas si ça existe) un peu lent. J’ai pris, sciemment, beaucoup de temps pour intégrer les choses. Non pas que je sois atteinte d’une déficience quelconque, enfin je crois, mais parce que mon début de vie a été fabuleux. J’ai eu une enfance merveilleuse, un vrai conte de fée. Tout était parfait : amour, bienveillance et protection. Et je pense que ce sont les premières années qui forgent qui l’on est. J’ai surmonté les obstacles et embûches rencontrés sur mon chemin avec la force et la philosophie que mon enfance a gravées en moi.

Tout comme il y a des vieux de 20 ans, il existe aussi des jeunes de 50 ans.

Consciente de ma chance inouïe, ma vision de l’existence n’est malgré tout pas conforme à celle qu’on nous impose. Je ne crois pas qu’il faille souffrir pour avancer. Je ne veux pas être pétrie de cette culpabilité judéo-chrétienne qui consiste à « payer » pour notre bonheur. Je n’adhère pas à ce précepte qui consiste à devenir sérieux et grave parce qu’on est adulte. Je ne crois pas que garder son âme d’enfant nous rende faibles et vulnérables. Pour beaucoup, la vie doit être difficile, douloureuse et pleine d’embûches pour obtenir le label certifié « Vie Véritable ». Sachant que contrariétés et déconvenues seront de toute façon au rendez vous de chaque existence, cela ne me semble pas nécessaire d’y rajouter ce poids supplémentaire. C’est peut être pour cela que j’ai décidé de rendre tout plus « rigolo » et de rester le plus longtemps possible dans la sphère de l’enfance. Il y a peu, mes enfants m’ont dit : « T’es pas une Maman comme les autres, t’es trop bizarre, et très rigolote ! ». Pour mes enfants, je suis une rigolote ! Ce fût le plus beau des compliments.

Bref, tout comme il y a des vieux de 20 ans, il existe aussi des jeunes de 50 ans, comme moi. Et à tous ceux qui traitent leurs ainés de vioques ou de seniors, je leur souhaite d’arriver à cet âge, car ce n’est malheureusement pas donné à tout le monde. Longue vie aux quinquas !

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