50+

Adapter sa gestion financière après cinquante ans

28.05.2021
par Fokus Online

Les questions de budget et d’investissements sont présentes tout au long de la vie, mais elles se posent encore plus à l’approche de la pension. Trois experts nous conseillent sur l’immobilier, les placements et les donations. 

stratégieJennifer Wargnies
Directrice et agent immobilier, CAP SUD Nivelles

Quelle stratégie d’investissements judicieuse entre 50 et 65 ans ?

« C’est un moment où l’on peut investir dans une 2de résidence, grâce par exemple à une Assurance Groupe que l’on peut investir. Dans cette tranche d’âge, l’investissement peut aussi se traduire par l’achat d’un appartement. Soit dans le cadre d’un investissement pur, soit pour soi-même en prévoyant une occupation différée, quand la maison sera trop grande à entretenir et à chauffer ou que le jardin et les escaliers deviendront une difficulté. Entre-temps, le bien peut être mis en location et générer un revenu mensuel. »

À partir de 65 ans, comment adapter ma stratégie financière à mon nouveau rythme de vie ? 

« La question de la résidence secondaire à cet âge est plus rare. On envisage alors plutôt l’achat d’un appartement pour tout de suite, ou dans un avenir plus proche. Les investisseurs ont toujours la crainte de ne pas pouvoir rester dans le bien où ils sont. Le jardin à entretenir ou les escaliers trop nombreux deviennent une réalité compliquée. À l’époque, la propriété a peut-être été achetée pour vivre avec les enfants. Mais lorsqu’on vit à deux, les besoins ne sont plus les mêmes. »

Après 80 ans, comment gérer le patrimoine accumulé ?

« Une démarche fréquente est de donner la nue-propriété du bien et d’en garder l’usufruit. Cela permet au propriétaire de conserver les revenus locatifs ou l’occupation personnelle du bien. Elle s’éteint le jour du décès, sans droit de succession. En l’absence d’héritier direct, le viager peut aussi être une piste intéressante. Dans ce cas, la personne n’est plus propriétaire, mais reste dans son bien, et perçoit une rente mensuelle. Une façon de vivre plus confortablement, financièrement en tout cas. »

stratégieStijn Leblicq
Partenaire Associé et conseiller, RGF Group

Quelle stratégie d’investissements judicieuse entre 50 et 65 ans ?

« Les pensions représentent nettement moins de budget qu’un salaire en bout de carrière. Ce qui veut dire qu’ils vont perdre en pouvoir d’achat. Et ils auront plus de temps pour dépenser leur argent. Le but,c’est de se créer une pension complémentaire et une rente supplémentaire au-delà de ce que l’État va payer. Avec un crédit bullet pour un achat immobilier, par exemple, en utilisant les capitaux pensions existants ou futurs. L’avantage, dans la conjoncture actuelle, c’est qu’emprunter de l’argent ne coûte pas très cher. »

À partir de 65 ans, comment adapter ma stratégie financière à mon nouveau rythme de vie ?

« La problématique aujourd’hui c’est que les placements sûrs ne rapportent pas énormément. Il faut opter pour une prise de risque raisonnable, avec des placements de longue durée où les capitaux restent disponibles. Mais aussi en tenant compte d’une planification successorale. Donc ce qui est essentiel, c’est une structuration du patrimoine d’une part, et une transmission d’autre part. La 1ère pour protéger le couple, et par la suite la 2e pour protéger les enfants. »

Après 80 ans, comment gérer le patrimoine accumulé ?

« Organiser la succession à ce moment-là me parait déjà un peu tard. Idéalement, pour pouvoir réfléchir sereinement sur des solutions et éviter d’éventuels problèmes par la suite, il faut en discuter dès 60 ans. Notamment pour faire des donations, tout en maintenant le contrôle total. C’est-à-dire pouvoir bénéficier des rendements et avoir comme rentrée le fruit du placement. Mais surtout maintenir le contrôle, c’est-à-dire que les enfants ne doivent pas pouvoir retirer de l’argent, sans l’accord des parents. »

financièreHugues d’Ydewalle
Coordinateur, Fundraisers Forum

Quelle stratégie d’investissements judicieuse entre 50 et 65 ans ?

« Au-delà de cinquante ans, beaucoup de nos concitoyens se sentent dans une situation financière un peu plus confortable. Le salaire est plus élevé que lorsqu’on démarre dans la vie, les emprunts sont peut-être déjà pratiquement remboursés, et les enfants quittent progressivement le toit familial. C’est la période où certains peuvent s’offrir des voyages, voire une résidence secondaire, ou bien faire davantage preuve de générosité. Les sexagénaires sont souvent, pour ces mêmes raisons, plus généreux encore. » 

À partir de 65 ans, comment adapter ma stratégie financière à mon nouveau rythme de vie ?

« C’est un moment où l’on a du temps disponible, on peut se lancer dans le bénévolat. Les personnes qui se lancent dans le bénévolat le font souvent dans une association qu’ils soutenaient déjà financièrement. Et il y a un effet « boule de neige ». Plus un particulier connait une association, parce qu’il y travaille de temps à autre à titre bénévole, plus il va s’impliquer financièrement. On préfère évidemment faire preuve de générosité au profit des associations qu’on connait personnellement. » 

Après 80 ans, comment gérer le patrimoine accumulé ?

« Les dons peuvent diminuer si on bénéficie d’une faible pension alors que les dépenses de santé tendent à augmenter. Mais on constate en même temps, en Europe et en Belgique, une augmentation des legs au bénéfice du monde associatif. Les gens envisagent volontiers de léguer à la fois à leurs héritiers et à une cause humanitaire ou sociale. Par ailleurs, il y a un nombre croissant de ménages sans descendant direct. Ceci explique aussi l’augmentation des legs au bénéfice de diverses causes qui relèvent de l’intérêt général. »

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