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Energie

Une gestion immobilière plus durable des bâtiments publics

02.09.2021
par Fokus Online

Chaudière à condensation, éclairage LED ou panneaux photovoltaïques, les nouvelles installations s’invitent dans la rénovation, la construction et la location des bâtiments publics fédéraux. Mais la durabilité de ces infrastructures ne tient pas qu’à la lumière et au chauffage des espaces. 

Développement durable

Dans la masse des sources des émissions de gaz à effet de serre belges, l’utilisation des bâtiments représente entre 30 et 40 % de la consommation énergétique. La question du développement durable est un problème de long terme pour l’Administrateur général de la Régie des Bâtiments Laurent Vrijdaghs : « Le secteur de la gestion immobilière n’est pas un domaine réactif. Ce n’est pas parce qu’on décide de quelque chose un jour, que les effets sont visibles le lendemain. »

Il explique qu’il y a entre 20 et 25 ans par exemple, des experts de la Régie des Bâtiments faisaient déjà survoler les bâtiments publics par un hélicoptère pour évaluer les faiblesses en matière de perdition d’énergie grâce à des caméras thermiques. « Il y avait déjà une certaine conscience de ces problèmes et les acteurs du marché se penchaient déjà sur la question, mais l’aspect du développement durable a été mis en avant lorsqu’il y a eu de nombreuses marches pour le climat. »

Une priorité

Dans la gestion immobilière, il y a une priorité selon l’Administrateur général, il s’agit des surfaces d’occupation des bâtiments. « Nous connaissons tous cette formule qui dit que la meilleure énergie, c’est celle que l’on ne consomme pas. Si on développe cette formule, nous pouvons dire que les meilleures surfaces sont celles dont nous n’avons pas besoin. » Autrement dit, il faut supprimer les surfaces qui ne sont pas nécessaires et qui consomment pourtant de l’énergie. « Il y a une vingtaine d’années, la Régie des Bâtiments calibrait les besoins des services publics fédéraux à 25 m2 par personne. » En 2012, la norme de la Régie est passée à 13 m2 par temps plein corrigé.

Une norme appelée

« Le portefeuille immobilier de la Régie des Bâtiments est passé de 7,8 millions de mètres carrés en 2010 à 6,7 millions en 2020. Et pour 2030 on va encore diminuer. » C’est une norme appelée « post-covid » qui va permettre de réduire encore cette norme de surface d’occupation. Laurent Vrijdaghs souligne « qu’un des avantages de la crise sanitaire, c’est d’avoir pu constater que l’on peut travailler de chez soi, ou depuis un espace de coworking, que les libertés sont larges. » Il ajoute cependant que « le télétravail n’est pas totalement un droit : nous pouvons l’avoir, nous pouvons le prendre et nous pouvons le rendre.

Auparavant, c’était compliqué de le gérer pour calibrer un bâtiment parce que c’était un facteur variable. » Mais avec la crise sanitaire, les agents publics se verront proposer deux jours de télétravail. « Cela nous permet de tenir compte de ce télétravail pour calibrer nos bâtiments et donc de réduire les surfaces d’occupation », explique Laurent Vrijdaghs. « Tous ces mètres carrés dont nous n’avons plus besoin, c’est de l’énergie qu’on ne consomme plus. C’est un objectif important, parce qu’il est facilement réalisable. »

Il y avait déjà une conscience de ces problèmes et les acteurs du marché se penchaient déjà sur la question, mais l’aspect du développement durable a été mis en avant lorsqu’il y a eu de nombreuses marches pour le climat.

Les problèmes d’isolation

Parallèlement aux questions d’occupation de surface, l’Administrateur général souligne également les problèmes d’isolation. « La principale priorité, avant de remplacer une chaudière ou de remplacer les lampes, c’est surtout d’isoler les toitures et les façades. » Du côté des bâtiments classés, « par leurs constructions d’origine, ces bâtiments ne pourront jamais être totalement verts, nous le savons. » Mais les consciences ont changé : « Nous allons pouvoir isoler les toitures, installer de vrais châssis à double ou triple vitrage sur des bâtiments emblématiques. » Pour Laurent Vrijdaghs, il faut travailler sur les espaces de travail : « Sur les bureaux, nous pouvons faire un maximum, parce que le bureau c’est flexible, c’est volatile, ça évolue souvent. » 

D’ailleurs, des critères de performances et de sélection des projets orientés développement durable sont intégrés lors de la recherche d’entreprises privées pour les projets de la Régie des Bâtiments. « Il n’y a plus que le prix qui joue, il y a aussi la neutralité et/ou l’aspect décarboné ».

 

 

Laurent Vrijdaghs
Administrateur général

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