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Energie

Les entreprises au cœur de la crise énergétique

08.12.2022
par Fokus Online

En Belgique, les entreprises sont responsables d’un tiers des émissions de CO2. Face à la crise climatique et énergétique actuelle, il devient crucial qu’elles revoient leur mode de fonctionnement et agissent simultanément sur le court et le long terme. Qu’est-ce qui est mis en place en Wallonie ?

À l’horizon 2030, la Belgique se classe en 5ème position des pays les plus performants en matière de développement durable. Mais cela ne signifie pas pour autant que nos efforts en matière d’énergie et climat suffisent. Atteindre nos engagements 2020 pour la contribution aux objectifs 3*20% européens a d’ailleurs relevé du challenge ! Pour rappel, cet objectif européen se décline différemment par état membre. Ainsi, pour la Belgique, il consistait à réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre, à améliorer de 18% l’efficacité énergétique et de porter à 13% la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique. « Ces objectifs n’ont pas été accomplis facilement. La part de renouvelable a été atteinte grâce à l’achat de quotas à l’étranger, et malgré la forte baisse de consommation liée à l’arrêt d’activités en 2020, nous n’avons pas atteint la cible en consommation d’énergie finale » précise Valérie Pevenage, attachée, experte en efficacité énergétique au SPW.

Avec l’arrivée de la législation européenne “Fit for 55” visant 55% de réduction des émissions à l’horizon 2030, 40% de réduction de la consommation et une part de renouvelable de 40% également, les contributions devront être d’une ampleur bien plus importante pour 2030…

Comment atteindre ces objectifs ? « Pour le court terme, le comportemental est la seule solution. À moyen et plus long terme, investir dans des équipements et des bâtiments performants pour réduire nos besoins ainsi que dans le renouvelable est indispensable. Les pouvoirs publics se sont d’ailleurs dernièrement engagés en mettant en place diverses actions. Par exemple, en éteignant les éclairages la nuit sur les autoroutes, en investissant dans le photovoltaïque sur les bâtiments publics et dans certaines villes, en diminuant la température moyenne dans les bureaux. » explique Valérie Pevenage.

Pour le court terme, le comportemental est la seule solution. A moyen et plus long terme, investir dans des équipements et des bâtiments performants pour réduire nos besoins ainsi que dans le renouvelable est indispensable.

Les entreprises sont inévitablement également concernées, puisqu’elles sont responsables d’un tiers des émissions de CO2. Et l’augmentation des factures d’énergie les pousse à davantage s’impliquer. Dès lors, comment peuvent-elles agir pour réduire leur facture et contribuer aux objectifs ?

« La première étape est de réfléchir à leurs besoins en énergie en faisant le point sur quand et comment elles consomment. L’objectif est de réduire la consommation énergétique là où elle n’est pas toujours nécessaire et d’apprendre à consommer mieux. » détaille Valérie Pevenage. Pour ce faire, des gestes quotidiens peuvent être adoptés, comme éteindre les lumières des vitrines durant la nuit, diminuer la température des locaux ou fermer les portes des commerces. Pour aller plus loin, les entreprises peuvent également obtenir des aides telles que la venue d’un facilitateur pour les accompagner dans les solutions et financements à leur portée. En Wallonie, les PME bénéficient de subvention de 75% pour réaliser un audit. Les grandes entreprises, elles, ont l’obligation légale d’en effectuer un tous les 4 ans. « Il permet de les informer sur les sources potentielles d’amélioration et de réduction de la facture et sur les investissements à prioriser », précise Valérie Pevenage. Il s’agit donc d’un outil réellement utile pour les entreprises désireuses d’améliorer leur consommation et d’augmenter leur rendement. Elles peuvent aussi bénéficier de subventions et d’aides au financement, pour autant qu’elles présentent un plan d’action sur le long terme.

En conclusion, malgré les efforts déjà opérés par certaines entreprises et leur motivation à lutter contre la crise énergétique grâce aux aides octroyées, elles doivent prendre des mesures plus structurelles et agir sur le long terme.

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