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Energie

Il est temps d’opérer un changement de paradigme énergétique

10.03.2022
par Fokus Online

La crise climatique et la crise énergétique sont à nos portes. Il est plus que temps d’agir. Heureusement, des objectifs et leur transposition sont mis en place en Wallonie dès aujourd’hui.

Qu’il s’agisse des perturbations climatiques ayant provoqué les récentes inondations ou de la crise énergétique due à notre dépendance aux énergies fossiles importées, le chemin que nous empruntons actuellement pour un changement durable est semé d’embûches. Qu’on se le dise très clairement, continuer dans cette voie serait irresponsable et compromettrait
notre avenir à tous. D’où l’importance de pouvoir répondre à certains impératifs dès aujourd’hui : “En termes de changement climatique, nous devons nous diriger vers une société bas carbone en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre”, explique Valérie Pevenage, attachée, experte en efficacité énergétique au SPW Energie. “Pour sortir de la crise énergétique, il faut simultanément rationnaliser nos besoins et optimiser notre utilisation des matières premières et de l’énergie. Cela passe par le questionnement de la pertinence de nos besoins, par le renforcement de l’économie circulaire, par davantage d’efficacité énergétique ainsi que par le développement de technologies décarbonées. Un vaste programme donc ! Mais comment s’y prendre ?

Dans le cadre européen, ces ambitions prennent le nom de Green Deal. La loi climat européenne adoptée en juin 2021 a un double objectif : pousser les acteurs de l’Union Européenne à la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire dans l’Union les émissions nettes de gaz à effet de serre (émissions après déduction des absorptions) d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. “Et il faut bien être conscient que cela nécessite la mobilisation solidaire et équitable de tous les secteurs (transports, logement, industrie, tertiaire et transformation de l’énergie)”, poursuit Valérie Pevenage. La Commission a également émis une série de propositions d’instruments législatifs en vue d’atteindre ce double objectif : l’ETS (systèmes de quotas d’émission CO2) et l’Effort Sharing Regulation, accompagnés du Carbon Border Adjustment Mechanism et de la gestion des puits de carbone par le secteur LULUCF, mais aussi l’Efficacité énergétique et les sources d’énergie renouvelable, ainsi que la mise en place d’un Fonds Social pour le Climat, , les standards d’émissions de CO2 pour les véhicules légers….

Sans grande surprise, les entreprises ont une grande responsabilité en matière d’émissions. “L’industrie wallonne a émis l’équivalent de quelques 12.4 MtCO2, soit un tiers 37 MtCO2 émises en Wallonie en 2019”. Heureusement, au niveau wallon, des mesures spécifiques se mettent en place pour limiter cet impact.

Pour sortir de la crise énergétique, il faut simultanément rationaliser nos besoins et optimiser notre utilisation des matières premières et de l’énergie.

Depuis des années, la Wallonie accompagne les entreprises qui veulent passer à l’action pour diminuer leur empreinte énergétique. Des mesures transversales sont également mises en œuvre grâce à l’information, la formation et l’éducation aux compétences professionnelles, sans oublier le soutien d’un réseau de différents experts et facilitateurs dans le domaine de l’énergie.

Depuis 2016, toutes les entreprises, sauf les PME, sont déjà soumises à une obligation d’audit énergétique. “On ne peut bien évidemment pas les obliger à passer à l’action, mais ces entreprises seront au moins au courant de ce qui est envisageable pour réduire leurs gaz à effet de serre”. A l’avenir, cet audit va devoir se muer en système de management de l’énergie. Il s’agit d’une démarche d’amélioration continue de la performance énergétique qui repose sur un plan fixant un objectif de réduction de l’empreinte énergétique et une stratégie pour atteindre cet objectif, incluant le monitoring de la consommation d’énergie réelle, des actions entreprises pour augmenter la performance énergétique et un suivi des progrès.

Enfin, de nouveaux accords volontaires sont en discussion avec les acteurs économiques pour les accompagner vers la décarbonation profonde à l’horizon 2050. Il convient en effet d’apporter une réponse structurelle et non plus uniquement ponctuelle à notre dépendance aux énergies fossiles, dont les prix volatils menacent de plus en plus notre économie, alors que la délocalisation des productions hors de notre territoire ne résoudrait en rien le problème climatique mondial.

En résumé, ce que la Wallonie doit viser c’est une économie résiliente aux crises et aux délocalisations, résolument inscrite dans la transition énergétique et offrant des emplois de valeur aux citoyens. C’est en effet la condition du maintien du pouvoir d’achat des wallons, de la qualité de leur environnement de vie et, indirectement, de notre capacité à atteindre nos objectifs de développement durable.

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