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Féminisons les conseils de direction

26.08.2022
par Fokus Online

Plus encore que les hommes, les femmes se heurtent à divers obstacles lorsqu’elles veulent créer une entreprise, notamment lorsqu’il s’agit d’en assurer le financement. À quoi ce phénomène est-il dû ? Et comment mieux encourager l’entrepreneuriat féminin ?

En Belgique, les femmes représentent encore une minorité absolue dans le paysage de l’entrepreneuriat. Dans notre pays, à peine un chef d’entreprise sur trois est une femme. L’ASBL microStart, qui encourage l’esprit d’entreprise sur notre territoire par le biais du microcrédit, ne connaît que trop bien le problème. « Je pense qu’il y a encore beaucoup de préjugés tenaces qui circulent dans notre société, déclare David Taquin, Chief Development Officer. Il y a cinquante ans, l’homme travaillait et la femme s’occupait de la famille. Ce schéma de pensée traditionnel reste courant et cela se reflète notamment au niveau des salaires. Pour un même travail, les femmes demeurent généralement moins payées que leurs collègues masculins. »

Bien qu’il s’agisse d’un problème persistant, il existe peu de données concrètes s’y rapportant. « Pratiquement toutes les parties prenantes concernées s’accordent à dire qu’il existe des préjugés inconscients dans la manière de traiter les hommes et les femmes ; mais dans les faits, c’est très difficile à prouver, explique David Taquin ; pour améliorer l’accès au financement, c’est la société tout entière qui va devoir changer d’état d’esprit, collectivement et en profondeur. »

Le reste de la société en profite également : une entreprise qui se développe et prospère embauche et paie des impôts et des cotisations sociales.

Sans compter que le problème est encore plus aigu pour les femmes issues des classes sociales inférieures. « La plupart des personnes avec lesquelles nous travaillons sont des entrepreneurs qui ne parviennent pas à trouver un financement auprès des banques classiques. Parmi eux, la proportion de personnes titulaires d’un master, par exemple, est de toute façon assez faible et si vous êtes un migrant originaire d’un pays non européen, cela constitue un obstacle supplémentaire. 65 % des personnes que nous soutenons sont nées en dehors de l’UE et 70 % ne disposent d’aucun diplôme de l’enseignement supérieur. »

Pourtant, stimuler l’esprit d’entreprise est crucial pour notre société comme pour notre économie, affirme David Taquin.
« En assurant vos propres moyens de subsistance, vous augmentez votre indépendance économique et sociale et vous contribuez ainsi à une société plus juste et plus inclusive. Le reste de la société en profite également : une entreprise qui se développe et prospère embauche et paie des impôts et des cotisations sociales. C’est bénéfique pour tout le monde. »

Pour illustrer à quel point les préjugés envers les femmes qui créent leur entreprise sont absurdes, David Taquin avance des chiffres. « Les femmes se préparent mieux que les hommes, elles affichent un taux de faillite plus faible et remboursent leurs prêts plus rapidement. Après deux ans et demi, 70 pour cent des entreprises qu’elles créent existent toujours. »

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