recrutement
RH

Digitaliser le recrutement avec des outils variés

Le recrutement ne peut plus se passer de la digitalisation. Mais comment faire ? Algorithmes, IA, recentrage sur l’utilisateur, formations adaptées et conseils avisés, voici quelques clés.

On ne le dira jamais assez : toute organisation se doit aujourd’hui de digitaliser un maximum l’ensemble de ses activités. Sans quoi, elle risque de rapidement se faire distancer par ses concurrents, voire même de disparaître. Et dans cette logique, le secteur du recrutement ne fait pas exception. Si de nombreux outils et/ou plateformes numériques ont récemment vu le jour pour le plus grand bonheur des employés et des employeurs, il est parfois difficile de s’y retrouver dans cette jungle qu’est le marché du travail digital. L’idéal pour les acteurs du secteur est toujours de viser deux critères primordiaux dans la création de leurs outils : l’efficacité et la simplicité des processus. Des entreprises privées comme Indeed, Stepstone ou encore Monster l’ont très bien compris.

« Chacune de ces organisations ont lancé des plateformes afin que le chercheur d’emploi se crée un profil, augmente sa visibilité sur le marché de l’emploi et trouve rapidement un emploi », explique Christelle Salmon, conseillère et formatrice RH Académie au Forem. « C’est devenu indispensable ! » ajoute-t-elle. De son côté, le secteur public n’est pas en reste. Alors qu’il y a quelques mois, la Région de Bruxelles-Capitale lançait son nouveau portail de recrutement intitulé “My Talent”, c’est au tour de la Région wallonne et du Forem de proposer de nouvelles fonctionnalités à sa plateforme “Mon Profil”. Et autant dire que les nouveautés apportées par l’outil wallon risquent de faire date dans le secteur du recrutement.

Cest dans les vieilles casseroles…

Disons-le tout de suite, “Mon Profil” n’est pas une plateforme récente. « Lancé en 2018, l’outil de départ était une application qui permettait aux usagers de mettre leur CV en ligne afin d’être vus par les différents employeurs », explique Christelle Salmon. Auparavant, ce profil n’était qu’une simple vitrine pour l’employeur. C’était une fonctionnalité disponible parmi de nombreuses autres au sein de l’espace personnel que l’on se créait sur le site du Forem. « Mais aujourd’hui, “Mon Profil” devient central et permet des interactions avec différents services et fonctionnalités pour diriger plus aisément vers l’emploi ».

Mais aujourd’hui, “Mon Profil” devient central et permet des interactions avec différents services et fonctionnalités pour diriger plus aisément vers l'emploi.

Le Tinder de lemploi

La révolution digitale en œuvre au sein d’une application comme “Mon Profil” tient à deux facteurs indissociables : les algorithmes et l’intelligence artificielle. C’est en effet grâce à ces deux technologies que l’application digitale permet de proposer un système de matching automatique entre employé et employeur. Un procédé semblable aux applications de rencontres comme on en voit beaucoup ces dernières années, mais beaucoup plus abouti. « La nouveauté est que la machine va pouvoir établir des correspondances et proposer des offres d’emplois qui coïncident à plus de 70% avec les profils des chercheurs d’emploi ». Une solution rapide et particulièrement efficace. D’autant plus que ce matching est en constante évolution, l’IA permettant un affinage de plus en plus précis des recherches. « L’idée est de faire correspondre les différents critères de recherche à la réalité d’un métier », poursuit Christelle Salmon. « Par exemple, dans la recherche réalisée par un chauffeur-routier, la détention du permis C doit avoir un poids beaucoup plus significatif dans le matching des profils ». Ce que l’application fera automatiquement lorsqu’elle proposera un listing complet aux utilisateurs concernés.

Et les entreprises dans tout ça ?

Si les interactions prennent tout leur sens du côté de l’usager-particulier, ces dernières vont également connaître une amélioration dans le chef de l’usager-entreprise. L’employeur va pouvoir accéder aux CV publiés de deux manières : via une recherche générale dans l’application à l’aide de mots clés de son choix ou via le système de matching en tant que tel. « Grâce au matching, l’employeur va recevoir un rapport de correspondance des profils avec son offre d’emploi », précise Christelle Salmon. « Ce faisant, il aura accès à un listing très précis de demandeurs d’emploi. Mais il pourra également obtenir leurs coordonnées ainsi que leur CV complet ». Plus besoin de chercher un candidat pendant des heures. La machine le fait automatiquement pour l’entreprise sans oublier d’afficher le pourcentage exact de correspondance avec le profil nécessaire. Ce rapport de correspondance sera à la fois global et détaillé pour chaque critère pris dans sa singularité (diplôme, permis, compétences spécifiques….). Une réelle avancée dans la sélection précise des candidats en ligne.

L’idée est de faire correspondre les différents critères de recherche à la réalité d’un métier.

Mettre lutilisateur au centre du dispositif

Si les technologies en présence ont bien un avantage durant le recrutement, c’est de permettre aux utilisateurs de se retrouver au cœur du processus. « Les interactions partent toujours du profil personnel de l’utilisateur », explique Christelle Salmon. « Grâce aux données récoltées sur leur profil, le système peut orienter l’utilisateur vers ce qui lui correspond exactement. Et ce, au moyen de notifications push. De cette manière, il ne sera jamais obligé de faire le premier pas afin de recevoir des offres d’emploi ou encore des formations spécifiques ». Car l’intérêt est aussi là ! Multiplier les interactions qui permettront aux différents demandeurs d’emploi d’étoffer leur profil afin d’accéder au monde du travail plus rapidement. Ils peuvent recevoir des alertes les invitant à passer des tests de compétences professionnelles (screening), théoriques, numériques ou encore des tests de compétences linguistiques. « Le résultat à ces tests leur permet d’infirmer ou de confirmer leurs différents savoir-faire ». Le cas échéant, ce résultat leur permettra également de se diriger vers des formations qui combleront leurs lacunes. Et une fois la formation terminée, toutes les compétences comportementales acquises seront injectées directement dans le profil. « Elles peuvent être visibles par les différents employeurs, mais le demandeur d’emploi peut également décider de les camoufler s’il le souhaite ». Ce faisant, l’utilisateur garde toujours le contrôle sur son profil. 

En plus des notifications push concernant les offres de formation ou les offres d’emploi, le système peut également faire parvenir certaines recommandations bien utiles à l’utilisateur. Elles peuvent par exemple suggérer au demandeur d’emploi de mentionner sur son profil qu’il est autant disponible pour un travail à mi-temps que pour un travail à temps plein ou encore qu’il serait préférable qu’il passe son permis B (en expliquant comment se le procurer). « Ces recommandations issues de l’IA permettent une nouvelle fois d’augmenter les chances du candidat de s’insérer rapidement sur le marché de l’emploi ». 

Mais qu’on ne se méprenne pas, si la technologie a pris une grande place dans ce processus de recrutement, elle ne supprime tout de même pas le rôle de l’humain. 

Des conseillers plus impliqués

L’un des autres avantages majeurs de cette nouvelle approche digitale réside enfin dans le gain de temps dégagé par les différents conseillers en recrutement. Et pour cause, ils ne sont plus obligés de constituer, eux-mêmes, le dossier de chaque demandeur d’emploi. « Dorénavant, c’est à l’utilisateur qu’incombe cette responsabilité lorsqu’il se crée un profil. Quant à nous, nous nous investissons davantage et plus rapidement pour les personnes qui en ont réellement besoin ». Christelle Salmon évoque notamment le cas de ces demandeurs d’emploi dont les compétences numériques sont limitées et ne leur permettent pas de compléter leur profil par eux-mêmes. « Dans ce type de situations spécifiques, nous organisons des rendez-vous individuels ou nous proposons des ateliers de création de profils ». Le digital a ainsi permis de réorganiser les possibilités d’accompagnement sans jamais laisser personne sur le bord de la route. « Qu’on se le dise, personne ne peut plus se passer du digital aujourd’hui. Et ce, que l’on soit ouvrier, responsable des prix à la Poste ou technicienne de surface ». 

21.12.2022
par Fokus Online

En association avec

Le Forem est le service public de l’emploi et de la formation professionnelle en Wallonie.

Le Forem ambitionne d’être le partenaire public des citoyens durant tout leur parcours professionnel et des entreprises durant tout leur cycle de vie. Nous proposons des solutions innovantes et adaptées à un monde en constante transformation. De cette manière, le Forem entend contribuer au développement socio-économique de la Wallonie et lutter contre la précarisation.

Découvrez plus

Article précédent
Article suivant