chauffeurs routiers
Mobilité

À la recherche d’un emploi offrant liberté et responsabilité ?

Ce n’est un secret pour personne : le transport et la logistique sont des composantes essentielles du tissu économique belge. L’énorme pénurie de chauffeurs routiers n’est donc certainement pas une bonne chose pour notre pays. C’est pourquoi le Fonds Social Transport et Logistique fait tout pour stimuler l’afflux de nouveaux chauffeurs le plus rapidement possible.

Il y a actuellement environ 5 000 postes vacants de chauffeurs routiers. Pourquoi une pénurie si importante ?

Geert Heylen, directeur du FSTL : « Il y a plusieurs raisons à cela. La principale étant sans aucun doute la pyramide des âges défavorable dans le secteur. La demande de chauffeurs est en constante augmentation car il y a toujours plus de personnes qui partent à la retraite que de personnes qui entrent dans la vie active. C’est un problème qui existe depuis longtemps et qui est indépendant de la bonne santé ou non de l’économie. Un deuxième problème majeur est l’image de la profession de chauffeur routier. Nous devons encore faire face à de nombreux préjugés (injustifiés), qui font que les gens hésitent à opter pour notre secteur. »

Lesquels par exemple ?

« Qu’être chauffeur routier implique nécessairement un mauvais équilibre entre vie professionnelle et vie privée, par exemple. Ce n’est pas vrai. Il y a de très nombreux chauffeurs qui ne doivent pas se lever au milieu de la nuit ou qui ont encore le temps de déposer leurs enfants à l’école le matin. De plus, un chauffeur n’est pas un robot qui se déplace de station-service en station-service. C’est un travail aventureux, qui implique à la fois beaucoup de liberté et de responsabilités. Dernier à priori : l’industrie a également le vent en poupe en matière d’écologie et d’émissions de CO2. Les camions électriques et à hydrogène ne sont pas pour tout de suite. Mais en attendant, nous faisons avec ce que nous avons. Et les gens doivent aussi se rendre compte que presque tout ce qu’ils possèdent chez eux a transité un jour ou l’autre par la remorque d’un camion. »

C'est un travail chargé d'adrénaline qui demande beaucoup d'autonomie et de capacité à résoudre soi-même les problèmes.

Vous avez lancé une campagne de communication très médiatisée pour remédier à la pénurie de chauffeurs. Pouvez-vous nous en dire plus ?

La campagne « En route vers l’aventure » a été lancée principalement en ligne et met l’accent sur la liberté et l’imprévisibilité associées à la profession de chauffeur routier. C’est un travail chargé d’adrénaline qui demande beaucoup d’autonomie et de capacité à résoudre soi-même les problèmes. Mais c’est ce qui rend la chose si excitante. Nous avons aussi explicitement appelé le site « enrouteversl’aventure.be », sans trop de références initiales à la profession de chauffeur routier pour éviter que les gens se détournent sans même avoir visité le site. Les personnes intéressées peuvent y passer un test pour savoir, par exemple, quelle catégorie de chauffeur routier leur convient le mieux.

Il est également possible de poser des questions aux consultants du SFTL par différents canaux (chat, email ou whatsapp). Les données des personnes qui utilisent activement le site sont recueillies systématiquement et elles sont ensuite tenues informées par mail des possibilités d’emploi dans le secteur. Cela signifie également qu’à mesure que le site attire davantage de personnes, une meilleure vue d’ensemble du public cible se dégage. »

La pénurie de chauffeurs n’est pas un problème neuf. Comment cette campagne fera-t-elle la différence ?

« Auparavant, les campagnes étaient assez littérales, avec des slogans comme  »Venez travailler comme chauffeur routier ». Ça manquait d’originalité, et en plus, ça ne fonctionnait pas très bien. Maintenant, nous essayons surtout de mettre en avant les avantages du métier. En parallèle à  »En route vers de nouvelles aventures », il y a toujours notre site classique sur lequel nous abordons les choses de manière un peu plus pratique : Comment devient-on chauffeur routier ? Quelle formation faut-il suivre pour cela ? »

Pouvez-vous déjà fournir des chiffres concrets sur les performances de la campagne pour attirer plus de chauffeurs ?

« Eh bien, c’est un peu l’inconvénient d’une campagne d’image comme celle que nous menons actuellement. Son succès est difficile à mesurer, notamment parce que nous ne prenons pas les gens par la main en leur disant: cliquez ici et ici, et maintenant vous pouvez postuler. Nous voulons surtout leur faire découvrir « En route vers de nouvelles aventures » pour qu’ils gardent à l’esprit un choix de carrière possible en tant que chauffeur. Cela dit, on compte environ 3 000 nouveaux visiteurs uniques sur le site et 100 contacts individuels chaque semaine. »

De quelle autre manière tentez-vous de susciter de l’intérêt pour la profession ?

« Un autre projet important consiste à intervenir financièrement pour aider les personnes qui souhaitent obtenir leur permis de conduire pour poids lourds. Cela peut être coûteux et nous constatons parfois que des candidats motivés n’ont pas le budget nécessaire pour réaliser leur rêve. Avec notre projet « Future Drivers », nous pouvons absorber jusqu’à 70 % de ce coût. Et pour certains projets pilotes, nous allons même jusqu’à 100 %. Il s’agit surtout d’un levier pour attirer les entrants latéraux. C’est-à-dire les personnes qui ont déjà un emploi mais qui souhaitent se reconvertir dans le métier de chauffeur. »

« En outre, les jeunes restent bien sûr un groupe cible important pour nous. Nous travaillons en étroite collaboration avec les 11 écoles professionnelles de Belgique qui dispensent une formation de chauffeur routier. Et nous continuons également à mettre pas moins de 140 camions à la disposition de nos partenaires de formation (tels que le VDAB, le Forem, les écoles,….) pour les aider à mettre en place la formation. »

20.02.2023
par Fokus Online

En association avec

Le Fonds Social Transport et Logistique (FSTL) est le fonds de sécurité d’existence des entreprises du secteur du transport routier et de la logistique pour le compte de tiers. Le FSTL a trois missions principales. La première est le versement de prestations sociales supplémentaires aux travailleurs. La seconde, la formation continue des travailleurs du secteur. Enfin, le FSTL gère aussi les goulets d’étranglement dans le secteur, le problème majeur étant l’énorme pénurie de chauffeurs routiers.

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