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Emna Everard: Il est temps d’élever des licornes belges!

25.03.2020
par Fokus Online

Nous voilà en 2020, l’ère des licornes, comprenez par là les sociétés dont la valeur est supérieure au milliard. Uber, Amazon, Tesla, Google et Facebook sont leaders de leur secteur. Mais ont un point commun, elles n’existaient pas il y a quelques dizaines d’années.

La preuve est donc faite qu’il est possible de partir de rien de plus qu’une idée pour construire un géant technologique. Qui, en l’espace de moins de 10 ans, atteint le sacro-saint statut de licorne.

Une autre interprétation?

Force est de constater que ces licornes semblent être aperçues plus souvent outre-mer puisqu’elles demeurent encore en majorité américaine. Malgré l’exceptionnelle richesse intellectuelle, technologique et culturelle de l’Europe. Comment peut-on interpréter ce constat? L’herbe américaine serait-elle plus propice aux licornes? On en doute. Serait-ce une question de taux de change? Peu probable.

« La Belgique compte devenir une véritable « Start-up Nation ». »

J’ai la conviction que cela vient notamment des modes de financement américains plus confortables avec des sociétés en pertes massives pour prendre un marché. A titre d’exemple, au second trimestre de 2019, Uber annonçait une perte de 5 milliards de dollars (à peu près l’équivalent du PIB de la Mauritanie).

Des modèles scalable

Cela est également lié à un mode de développement qui vénère les startups au-delà de tous les autres modèles. En effet, la PME classique ou la franchise a perdu de sa dorure. En terre anglo-saxone, il est devenu quasi indispensable de lancer sa startup pour tester son marché. Et démontrer son « product market fit » (le projet répond au besoin du marché), avant d’y injecter du financement et d’en faire une « scale-up » (une société en croissance rapide qui se concentre pratiquement uniquement sur l’acquisition de clients et les parts de marché).

Pour cela, il est important de créer des modèles dit « scalable », qui pourront grandir vite et dont la croissance va nécessiter de moins en moins de ressources. Ce sont les solutions technologiques et les licences qui incarnent souvent le mieux ce critère, puisqu’elles ne nécessitent pas de stock ou de manutention.

Multiplier les initiatives

Les Européens ont généralement une approche plus prudente. Faire naître des champions européens fait pourtant partie des projets mis en avant par la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen qui souhaite rivaliser avec les fameux GAFA.

Évidemment, certains pays ont décidé d’emboiter le pas aux Etats-Unis, comme la France où se multiplient les initiatives. Mais la Belgique semble être encore à la traine, même si certains champions montrent le bout de leur nez, comme Collibra ou Showpad. Reste à savoir si la Belgique compte elle aussi devenir une véritable « Start-up Nation ».

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