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Entreprendre

Après moi, qui prendra soin de mon entreprise…?

25.03.2020
par Fokus Online

Entreprendre, c’est génial et j’y ai consacré une grande partie de ma vie. J’ai adoré redresser et pérenniser l’entreprise familiale, créer trois autres sociétés en Belgique et en France. Mais vient le temps de passer la main.

Pour une question d’âge mais aussi de motivation, d’envie d’autres challenges. Mes entreprises sont pourtant devenues parties intégrantes de ma vie. Je ne peux imaginer qu’elles disparaissent quand je m’en vais.

Une évolution trop vite

Si je commence une nouvelle vie, elles doivent en faire de même. Cela n’a rien de négatif si j’ai envie d’entreprendre ailleurs. On n’est plus au temps où le repreneur familial mourait accroché au gouvernail en reportant le moment de laisser la place. Le monde des affaires évolue trop vite.  Si on ne se sent plus « the right (wo)man at the right place », il faut confier les rênes à quelqu’un de mieux adapté aux défis de demain. C’est positif et cette passation de flambeau se prépare de manière aussi professionnelle qu’un gros investissement.

Mon bien-être

Ne pas avoir de candidat familial n’a rien d’un drame. En cédant la marque Bister, j’ai vendu mon nom de famille… mais uniquement sur des pots de condiments! Je n’ai pas vendu mon âme car j’ai choisi un repreneur qui partage la plupart de mes valeurs, au niveau des marques, de la qualité des produits et de la gestion des collaborateurs. C’était essentiel à mon bien-être et à celui de mes entreprises.

Une double vie

Céder son « bébé professionnel », est-ce compliqué? Oui et non. Oui car c’est un processus long d’entreprendre, plein d’étapes qui touchent à l’émotion, à la négociation, au dévoilement de milliers d’informations, aux finances, au juridique, et… à une double vie car il faut faire tourner l’entreprise au mieux tout en négociant discrètement en parallèle. Non car c’est une étape qu’on a envie de réussir, qu’on considère comme un défi de plus à relever, et qu’on prend le temps de préparer. Disons qu’il faut être en bonne santé car c’est quand même un parcours du combattant.

« Céder son « bébé professionnel », c’est (pas) compliqué. »

Le profil idéal

Je pense que chaque vendeur connaît potentiellement les acheteurs avec qui il se sent en mesure de construire un avenir pour son entreprise.  J’ai dressé le profil du repreneur idéal, une étape que je conseille vivement. Puisqu’il devait être belge et familial dans mes rêves, j’ai établi une liste des « concullègues » dans mon secteur au sens large, pas seulement la moutarde, mais les mayonnaises, sauces, etc.

Confier le bébé

J’ai examiné quels dirigeants de ces sociétés auraient le temps, l’envie et les moyens d’assumer la continuité de mes entreprises. Je n’ai mis que quelques heures avant de décrocher mon téléphone pour appeler le candidat qui, après analyse, m’apparaissait comme une évidence. Dans le fond de lui-même, chaque cédant « sait » quand la bonne personne entre dans la discussion.  Celle à qui il ou elle a envie de confier son « bébé » pour qu’il reste florissant durant de nombreuses années.  Ce moment magique où les planètes semblent alignées.

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