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Recruter en temps de pénurie de profils ?

05.01.2021
par Fokus-online.be

Dans le secteur des TIC, de nombreux postes vacants restent à pourvoir à l’heure actuelle. Plus que de trouver des candidats potentiels, il s’agit de trouver les talents qui conviennent le mieux. Cela nécessite un recrutement créatif.

Les spécialistes des TIC comptent parmi les profils les plus demandés sur le marché de l’emploi belge. Bien que la crise du coronavirus ait freiné le taux d’embauche, le déséquilibre entre l’offre et la demande persiste. Agoria, la fédération de l’industrie technologique, estime que l’écart va continuer à grandir dans les prochaines années, vu que cette même crise accélère la numérisation de notre économie.

Les soft skills de plus en plus recherchées

Or le secteur fait non seulement face à une pénurie de candidats, mais il doit en plus attirer des profils spécifiques. Pour Sam Van Broeck, directeur chez Accenture, « l’attitude du candidat est aujourd’hui plus importante encore que le diplôme. Notre secteur évolue si rapidement que l’apprentissage continu est devenu la norme. Il faut être curieux, flexible et autonome. »

« En pleine crise du coronavirus, nous sommes parvenus à lancer 23 stages, dont 11 se sont transformés en contrats de travail TIC. » Sam Van Broeck, chez Accenture

Cette pénurie implique un peu de créativité. Accenture, par exemple, compte sur le centre de formation aux nouvelles technologies BeCode, qui propose des formations gratuites suivies de stages aux demandeurs d’emploi sans connaissance préalable. M. Van Broeck, également responsable du programme de stage chez Accenture : « les étudiants qui en sortent sont des développeurs juniors disposant de certaines connaissances de base, mais surtout d’une grande maturité. Ils n’ont pas les mêmes connaissances qu’après une formation classique, mais ils compensent grâce à leurs compétences humaines. Ils se montrent très indépendants, orientés-solutions et entreprenants pendant leur stage. »

Les stages sont depuis toujours le meilleur moyen d’évaluer le potentiel des candidats. Toutefois, BeCode va un cran plus loin comme le souligne M. Van Broeck. « Ils proposent un modèle Pay As You Hire : nous ne devons payer que si nous engageons réellement le stagiaire. Dans le cas contraire, nous ne leur devons rien. C’est la garantie que BeCode a confiance en ses apprenants et qu’il aligne ses formations avec les besoins du marché. Nous collaborons en retour à l’élaboration de formations quand la demande pour certaines compétences spécifiques augmente. Je pense par exemple aux formations ciblées pour les spécialistes en cloud, en sécurité et en Intelligence Artificielle (IA). »

Des stagiaires plus motivés

De cette approche est né un partenariat entre Accenture et BeCode, qui a débouché sur 23 stages cette année, parmi lesquelles 11 ont abouti à un contrat de travail. C’est le cas de Joost Vannieuwenhuyse. Suite à son stage chez un client financier d’Accenture, il s’est vu proposer de rester dans l’équipe. « J’avais suivi une formation en développement web chez BeCode, mais j’ai travaillé comme analyste fonctionnel pendant mon stage. Au début, je devais un peu chercher, mais j’avais suffisamment de notions pour m’en sortir. Ensuite, il s’agissait d’apprendre rapidement. Je crois que c’est surtout mon investissement qui m’a valu le contrat. »

Rencontre avec le milieu professionnel

La collaboration avec BeCode offre à Accenture davantage d’opportunités de trouver des profils formés aux TIC en cette période de forte demande. L’entreprise de consultance rencontre parfois des parcours surprenants, comme celui de Claire Perfetti. Elle est arrivée du Japon il y a quelques années, avec un doctorat en sciences en poche. Mais n’a pas trouvé de contrat malgré les nombreux entretiens d’embauche. Elle a donc décidé de changer de cap. « J’ai suivi la formation en IA chez BeCode et j’ai fait un projet de stage sur ’’l’IA éthique’’ chez Accenture, après quoi j’ai reçu une offre de leur département Fin&Risk. J’avais enfin trouvé ma place sur le marché du travail après des années de recherche. Depuis, je reçois chaque semaine une offre d’emploi dans ma boîte mail. C’est chouette, mais je suis bien où je suis (rires). »

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