Venez comme vous êtes !
Colocation, kot, cohabitation, co-living, on ne nous prendrait pas pour des billes ? Qu’est-ce qui justifie autant de noms pour désigner le vivre-ensemble ? Une première piste en matière de co-living : ne pas se disputer pour le ménage, le rendez-vous du plombier ou la déco du salon.
Colocation sans inconvénients
«Pour résumer en quelques mots le co-living, c’est de la colocation, en beaucoup mieux. Ça reste de l’habitat partagé, mais sans les inconvénients » explique Amaury Michiels, co-fondateur de Ikoab et chargé de développement. « Deux différences essentielles avec la colocation. D’abord, les services inclus dans le prix, tels que le nettoyage des communs, voire des chambres, et la maintenance des lieux, du fonctionnement des ampoules à la bonne connexion internet ; ensuite, le bâtiment qui est bien pensé et bien équipé, avec des salles de bain privées, des chambres et des communs joliment meublés, des cuisines équipes, etc. »
Mais à l’heure actuelle, la définition exacte du co-living dépend de qui en parle, et à qui. « Chez Ikoab, nous visons essentiellement les 23-35 ans, qui viennent de rentrer dans la vie active. Ils ont peu de mobilier, cherchent un logement tout compris. Où ils n’auront pas besoin de s’embêter avec les détails du quotidien : entretien, internet, etc. Ils sont aussi dans une recherche communautaire et n’ont pas forcément le désir de vivre seuls. »
Esprit communautaire
« Pour faire simple, le co-living au sens large, c’est un projet incluant un esprit communautaire, des services répondant aux besoins d’utilisateurs et un bâtiment avec des espaces partagés » résume Amaury Michiels, Ikoab. Une manière de rappeler que n’importe qui, indépendamment de son âge et son profil, pourrait avoir besoin à un moment donné de ce type de service transitoire. Il ne faut pas tomber, en effet, dans le cliché du jeune expat’, venu travailler quelques mois dans les institutions européennes, désireux de faire la fête dès que sonne la fin de la journée.
D’autant que des maisons de co-living ont essaimé dans toutes les grandes villes de Belgique, de Liège à Charleroi, en passant par Gand, Anvers ou Bruxelles. Et de fait, il existe toute sorte de maisons, pour accueillir toute sorte de profils. Les Maisons Morton par exemple, au nombre de 3 à Bruxelles, ont été fondées par une Américaine, qui souhaitait offrir du confort et de l’intimité pour les actifs de tous âges.

La colocation est temporaire et propice à différents stades de vie. Beaucoup de gens postulant chez nous sont en couple, divorcés avec un enfant, ou retraités.
Dans autres villes d’Europe
Alors qu’on voit se développer dans d’autres villes d’Europe des co-living aménagés pour les indépendants et jeunes entrepreneurs. Mettant à leur disposition des espaces de coworking par exemple, la Belgique explore d’autres directions.
Un acteur important du marché, Cohabs, vient justement d’ouvrir une nouvelle maison, dans le quartier du Châtelain à Ixelles. 19 chambres, comprises dans une fourchette de 800 à 1100 € pour 30 à 50 m2. Youri Dauber, le CEO, explique leur démarche. « La colocation est par définition temporaire, propice à différents stades de vie. On s’est rendu compte que beaucoup de gens postulant chez nous sont en couple, ont un ou des enfants, sont retraités ou divorcés, etc. Ils cherchent un logement pour quelques mois. Nous n’étions pas à l’aise à l’idée de les installer avec de jeunes gens de 25 ans, qui n’ont pas le même rythme de vie ni les mêmes besoins. Donc on a imaginé une offre premium, plus luxueuse et confortable, si l’on vient par exemple avec un enfant. Les prix sont plus élevés, mais les chambres sont plus grandes, avec des communs vraiment adaptés : salle de gym et de cinéma, jardin, etc. »
Les prix
Les prix en co-living, y compris pour les offres basiques, se démarquent de ceux de la colocation : 585 € TTC minimum pour une petite chambre chez le prestataire Ikoab. Amaury Michiels : « On dit que le co-living est cher. Mais il serait intéressant de faire le comparatif cela dit. Au loyer d’une chambre en coloc, il faut ajouter les charges, l’assurance, l’internet, l’entretien… Beaucoup de coûts cachés, et s’il faut également acheter du mobilier de base, il me semble que le co-living est plus intéressant. »
Et vous ? Prêt à partager votre cuisine ?