Un été sans bestioles

Chaque année, « ils » reviennent. De la taille d’un grain de riz, ils deviennent votre cauchemar, la nuit comme la journée. Moustiques, guêpes ou encore tiques, on fait le point avec le Pr. Frédéric Francis, responsable de l’unité d’entomologie de l’Ulg.

Augmentation des insectes

Cet été, selon Frédéric Francis, pourrait être favorable aux insectes et autres petits animaux aux mille et une pattes. « L’alternance de fortes pluies et de chaleurs offre des conditions idéales. L’eau stagnante et les températures élevées permettent à certaines espèces, comme les moustiques, de proliférer. Cela a un impact aussi sur les sources de nourritures. Les plantes poussent mieux, pour les insectes qui s’en nourrissent, lesquels sont plus nombreux et représentent une source de nourriture abondante pour les chasseurs comme les guêpes. » Certains insectes sont agaçants, mais servent vos jardins et composts, comme les mouches. D’autres sont moins inoffensifs, comme les moustiques, guêpes et tiques. A-t-on pourtant raison de s’inquiéter ?

La tique

On estime qu’en Europe, 15 % des tiques pourraient transmettre la maladie de Lyme. Et plus jamais, « il faut s’en méfier », explique le professeur. « Ces acariens (ils ont une paire de pattes en plus que les insectes) infectent chaque année un peu plus et transmettent aussi d’autres bactéries. » Et pour s’en protéger, le mieux reste de les éviter : privilégiez des vêtements longs ainsi que la marche sur des sentiers plutôt que dans les herbes hautes. Et bien sûr, inspectez votre corps, à la recherche de ce petit acarien après chaque sortie.

La guêpe

La guêpe, contrairement à la tique, ne se cache pas. Le bruit de son envol peut provoquer la panique sur le pique-nique. La guêpe, réputée pour être agressive, ne pique que lorsqu’elle se sent menacée. Apprenez aux enfants à s’en tenir éloignés plutôt que de mettre toute votre énergie à les chasser. D’autant que la femelle, loin de n’être qu’un nuisible, régule la prolifération de vrais nuisibles. « Sauf si le nid est tout proche de l’habitation, il n’est pas nécessaire de l’éradiquer. » Vous pouvez laisser vivre tranquillement cette petite chasseuse insectivore, elle s’occupera bien de votre jardin.

Le moustique

Et voici le véritable cauchemar de nos nuits : le moustique. Leur bourdonnement caractéristique annonce à coup sûr piqures et démangeaison. Et de plus en plus, avec l’arrivée d’espèces exotiques telles que le moustique tigre, l’angoisse des maladies rares monte. « En termes de dengue et autres maladies, la situation n’est absolument pas inquiétante. L’espèce n’est pas encore installée, il n’y a pas assez de personnes infectées. »

Pour s’en protéger, les répulsifs sont une option. Des odeurs naturelles, comme la citronnelle, peuvent les éloigner le temps d’une soirée. « Mais il peut y avoir un effet d’accoutumance », conclut le professeur. L’idéal pour une nuit paisible reste la moustiquaire.