bâtiment
Facility Management

Le bâtiment, c’est du béton, de la brique, 
mais aussi des bits et des octets

19.05.2021
par Fokus Online

Cette année, la Journée Chantiers Ouverts sera un événement virtuel. À cause du coronavirus, évidemment. L’organisateur, la Confédération Construction, souhaite cependant tirer parti de cette journée pour mieux faire connaître le secteur de la construction et le rendre plus attrayant pour les (jeunes) travailleurs. Ce qui est tout à fait indispensable en raison du nombre de métiers en pénurie. 

Rechercher du personnel technique formé

Maçons, coffreurs, plombiers, peintres, chauffagistes, couvreurs… Tous ceux qui disposent de ces compétences sont sur le velours. Car le secteur du bâtiment recherche désespérément du personnel technique formé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En Flandre, 30 métiers en pénurie sur 100 sont liés à la construction. Et la situation n’est guère meilleure en Wallonie. 

« Ce genre de profils est absolument nécessaire. Mais un problème supplémentaire auquel nous sommes confrontés est que nous recherchons désormais des catégories professionnelles totalement différentes », explique Robert de Mûelenaere. Il est administrateur délégué de la Confédération Construction. « Le béton et le ciment font toujours partie de notre activité principale. Mais les bits et les octets désormais tout autant. Cela veut dire que les spécialistes de la réalité virtuelle, les professionnels du BIM (Building Information Model), les spécialistes de l’impression 3D et même les pilotes de drones peuvent facilement trouver du travail dans notre secteur. Je ne parlerais pas encore de métiers en pénurie. Mais on sent bien que ces professions sont appelées à jouer un rôle de plus en plus important à l’avenir. » 

Plus en plus de pilotes de drones

Le secteur recherche par exemple de plus en plus de pilotes de drones pour inspecter les toitures et les bâtiments. Un drone permet de réaliser ces tâches plus rapidement, plus facilement et plus précisément. Les cabinets d’architectes et les agences immobilières commencent à se servir de la réalité virtuelle pour présenter des bâtiments aux clients avant la pose de la première brique. Quant au BIM, il va un peu plus loin encore. Il s’agit d’une technologie qui consiste en quelque sorte à créer un plan numérique d’un bâtiment. Ce modèle numérique BIM fournit un trésor d’informations. Comme des plans, des images en perspective, les surfaces, les quantités de matériaux nécessaires, etc.

De plus, architectes, entrepreneurs et chefs de chantier travaillent tous avec le même « plan », ce qui évite toute erreur. « Le BIM permet également de réaliser toutes sortes de simulations et d’en voir immédiatement l’impact », précise M. de Muêlenaere. « Aux Pays-Bas, le BIM est déjà bien mieux implanté dans le secteur du bâtiment que chez nous. Car il y a beaucoup plus de constructions collectives. Et parce que les entreprises de construction sont elles aussi de plus grande taille. En Belgique, nous avons plutôt un secteur de PME. »

Le secteur du bâtiment est appelé à jouer un rôle très important dans les plans de relance européens ainsi que dans le Green Deal ces prochaines années. Dans notre pays, le rythme des rénovations devrait être triplé pour atteindre les objectifs climatiques. 

La construction industrielle et modulaire

L’autre tendance qui fait fureur dans le monde du bâtiment est celle de la construction industrielle et modulaire. « Construction industrielle signifie que nous produisons hors site et que nous assemblons sur place », explique M. de Mûelenaere. « Déplacer les activités de construction du chantier vers un environnement d’usine permet d’augmenter la capacité de construction et de réduire les coûts. La construction modulaire a le vent en poupe et connaît de nombreuses applications. Extension d’une maison, logement temporaire, dépendance mobile au jardin…

La maison peut ainsi être adaptée en fonction de l’évolution des besoins. La rapidité et la flexibilité sont les principaux avantages de la construction modulaire. Votre maison ou votre dépendance est composée d’un seul module ? Dans ce cas, vous pouvez toujours la déplacer. Votre maison est composée de plusieurs modules et vous souhaitez les déplacer ultérieurement ? Vous pouvez déjà en tenir compte lors de la phase de conception. Une extension ultérieure est également possible. Vous pouvez parfaitement placer un ou plusieurs modules supplémentaires. En largeur comme en hauteur. »

Un casse-tête

Même si le type de profils recherchés par le secteur du bâtiment ne cesse de s’élargir, trouver les bons candidats reste un casse-tête. Pire encore : le nombre de travailleurs sortants est actuellement plus important que le nombre d’entrées. Et ce n’est pas une bonne chose, dit M. de Mûelenaere. « Non, car le secteur du bâtiment est appelé à jouer un rôle très important dans les plans de relance européens ainsi que dans le Green Deal ces prochaines années. Dans notre pays, le rythme des rénovations devrait être triplé pour atteindre les objectifs climatiques, ce qui représente 135 000 rénovations par an ou 15 chantiers à démarrer toutes les heures (!). Cela nécessite un volume de main-d’œuvre tout à fait considérable. » 

Secteur dangereux et pénible ?

De nombreux parents ont toujours du bâtiment l’image d’un métier sale, pénible et dangereux, et ils ne laissent pas leurs enfants suivre une formation dans ce domaine. « Mais cela n’est absolument plus vrai aujourd’hui », répond l’administrateur général. « Certes, le travail dans la construction reste un travail difficile, mais les processus de numérisation et d’automatisation n’ont fait que le rendre plus sûr, plus propre et beaucoup moins pénible qu’il y a vingt ans. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut rien améliorer dans l’enseignement. Ce dernier doit être modernisé, être plus en phase avec l’époque et les technologies actuelles et mieux adapté aux besoins des entreprises de construction. Je pense également que l’apprentissage dual devrait être davantage encouragé. »

« La formule connaît un grand succès en Allemagne, en Suisse et en Autriche. Elle permet au jeune d’acquérir des connaissances à la fois pratiques (dans l’entreprise de construction) et théoriques (à l’école). Et les résultats des formations duales sont prometteurs : 85 % des étudiants trouvent un emploi dans les six mois, un quart crée sa propre entreprise dans les cinq ans, ce qui encourage l’esprit d’entreprise. »

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