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Maison

Urban Jungle, un mode de vie

08.11.2019
par Julie Garrigue

Tendance déco, mais pas seulement, l’Urban jungle s’installe comme un nouveau mode de vie, avec un intérieur reverdi, reposant, relaxant. Et vous, êtes-vous un Plants Dad ou une Plants Mom ?

Instagram regorge de grandes feuilles tropicales, aux motifs et couleurs infinis. La favorite ? Probablement la belle Monstera Deliciosa, dont la silhouette aérienne et découpée semble tout aussi appréciée des instagrameur.se.s que des managers de startup. Mais également des plants dads et moms. Le petit nom des amoureux des plantes qui s’est imposé dans l’anglais quotidien.

La mode éphémère

Le Hashtag #UrbanJungle connait un succès fort de plus de Trois millions de publications ! L’Urban jungle est d’abord une tendance. Une tendance déco et commerciale déclinée sous toutes les coutures. Et le textile est le premier milieu concerné ! Toutes les marques cet été affichaient leur lot de vêtements colorés, parés de perroquets, palmiers et plantes grasses.

Cette tendance s’est largement propagée dans la décoration d’intérieur. Les déclinaisons de vert et blanc ornaient literies, ustensiles et bibelots. Aucune pièce de la maison n’étant épargnée, du salon à la cuisine. Le choix des matériaux a aussi son importance. On oublie les matières synthétiques, fini le plastique. Osier, paille, bois, laine et coton, des matériaux bruts, recyclables, chaleureux, ont envahi les intérieurs. Entre les Ficus et les Alocasias, le but affiché : l’évasion. Être chez soi tout en rêvant d’exotisme et de dépaysement.

La déco, c’est beau ; les plantes, c’est mieux

Mais plus que les textiles et les objets, l’Urban Jungle, c’est d’abord des plantes. En Belgique, le Pop-up PUP (pour « Plantes uniques et palpitantes ») s’est imposé comme le rendez-vous des amoureux des plantes, et plus particulièrement des adeptes de l’Urban Jungle. Avec des dates régulières, mais toujours éphémères, ce shop a connu un succès inattendu. Roxanne Naessens en est l’organisatrice. « J’ai été étonnée la première fois qu’on est allé à Gand. Je m’attendais à vendre 500 plantes peut-être. Mais c’était plus proche de 11 000« .

Des adeptes assez jeunes

La tendance devrait durer encore longtemps selon la jeune femme. Son public, essentiellement les « jeunes, entre 18 et 32 ans. Il y a aussi des personnes plus âgées, bien sûr. Mais ils viennent plutôt chercher une belle décoration pour leur maison. Alors que les jeunes cherchent la proximité avec la nature. Ils veulent un hobby en lien avec le vivant. Et les plantes sont plus faciles à gérer que les chats ou les chiens. » D’après Roxane Naessens, c’est simple : ils veulent des plantes originale, partout chez eux, de la chambre jusqu’à la salle de bain. « Il y a toute une communauté de fans. Ils en parlent entre eux, ils échangent des conseils pour prendre soin des plantes, pour faire des boutures, pour rempoter les rejets. »

S’inscrire dans le Slow life

Les adeptes s’inscrivent dans une volonté de slow fashion et de slow life. On achète moins et de meilleure qualité, et on prend son temps. Le Slow life est un mouvement qui date en fait des années 80. Et plus qu’une tendance, c’est devenu un mode de vie, presque une philosophie. L’idéal à suivre est une vie respectueuse de soi et son rythme, des autres et de l’environnement. On cherche à ralentir, comme pour adoucir nos sociétés ultra connectées où tout va si vite. On ralentit en regardant grandir nos compagnons en pot, le smartphone oublié pour quelques heures.

Gare aux légendes urbaines sur la Jungle urbaine

Attention tout de même aux vertus « dépolluantes » des plantes. Si elles ont en effet la capacité de diminuer la concentration d’agents polluants de l’air, c’est à condition de se compter en centaine. Les études menées dans le cadre du programme de recherche français Phyt’air (portant sur la faisabilité de l’épuration de l’air indoor par des plantes), ont montré que l’effet de quatre ou cinq plantes dans un salon n’améliorait en rien la qualité de l’air. D’un autre côté, elles ne l’empirent pas non plus : la légende urbaine des plantes qui vous asphyxient durant la nuit connaît les mêmes conclusions. À moins de dormir dans une petite pièce fermée, non ventilée, remplie de végétaux, vous pouvez continuer à apprécier leur beauté et leurs couleurs sans danger.

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