mode
Belgique

La mode belge : « Les Belges ont une vision différente de l’art »

30.06.2023
par Fokus Online

Même si la mode belge a gagné ses lettres de noblesse depuis de longues années, on a parfois tendance à oublier que notre pays compte de nombreux talents. Les Six d’Anvers et la Cambre ont formé de nombreux couturiers renommés, sans compter les autodidactes.

Quand on parle de mode et de haute couture, on pense souvent aux grands défilés de New York, Paris ou Milan. Mais la Belgique est aussi bien présente sur la carte mondiale de la mode. Pour nous en parler, nous avons rencontré les créateurs Bernard Depoorter et Edouard Vermeulen.

Cap tout d’abord sur Wavre, où la famille de Bernard Depoorter se transmet une demeure depuis plusieurs générations dans le centre-ville. Un lieu caché dans une ruelle à deux pas de l’hôtel de Ville, où on a vécu un moment hors du temps. « Si je dois me définir aujourd’hui, je dirais que je deviens un artiste pluridisciplinaire, avance-t-il. J’ai envie de m’épanouir dans d’autres domaines, comme la peinture à l’huile et l’art décoratif. J’ai un besoin viscéral de m’exprimer autrement, même si je n’abandonnerai jamais la haute couture. »

La Belgique est reconnue, à travers le monde pour sa créativité, et si on existe aujourd’hui sur la carte, c’est grâce à la Cambre et aux Six d’Anvers.

- Edouard Vermeulen

Il s’est aussi lancé dans un projet fou. Sous le nom de “Manufacture Depoorter”, il est allé retrouver en Charente-Maritime « de vieilles machines endormies, des outils métalliques patinés par la rouille, des cartons d’archives et des mètres de tissu non encore utilisés provenants de onze maisons historiques de paruriers floraux ont pris leur quartier chez nous », explique-t-il.

Bernard Depoorter nous a aussi livré sa vision de la mode belge. « Le Belge ne se prend pas la tête et garde cet humour, ce décalage et cette désinvolture typiquement belges. Et c’est valable pour tous les arts. Le Belge est reconnu car on a dans notre ADN un mélange de cultures différentes. On a été occupé par un tas de pays avant l’indépendance, et on en garde quelque chose en nous qui nous donne une vision de l’art différente de tous les autres pays », estime-t-il.

De son côté, Edouard Vermeulen a aussi pris le temps de nous parler de la mode belge, mais aussi des 40 ans de la Maison Natan. L’homme qui habille les têtes couronnées nourrit encore de nombreux projets pour le futur de sa maison. Des défilés sont prévus pour cet anniversaire, mais aussi un relooking des boutiques de la marque. « La Belgique est reconnue à travers le monde pour sa créativité et si on existe aujourd’hui sur la carte, c’est grâce à la Cambre et aux Six d’Anvers. Natan et d’autres ont un potentiel d’exportation plus important que ce qu’on pense, assure-t-il. Le défi pour les années à venir ? 40 ans, c’est un moment où on peut se satisfaire du passé mais aussi et surtout pour aller vers le Natan de demain et comprendre ce que veulent les nouvelles générations. »

Article précédent
Article suivant