Comment Gentis fait-elle pour se développer de façon si importante ?
« Ce qui nous différencie, c’est notre volonté de croître de manière organique. Tous les membres de la direction actuelle ont commencé comme juniors chez nous. Ils ont grandi avec l’entreprise et ont donc toujours été en adéquation avec son projet. Cette dynamique de collaborateurs soudés nous a permis de nous développer à travers le monde et de devenir une agence capable de répondre aux demandes RH. Car Gentis, c’est aussi plusieurs entreprises, des écoles de formation et une plateforme pour aider à la digitalisation au sein du recrutement. »
Vous êtes l’une des premières entreprises belges à offrir une semaine de 4 jours à vos salariés. Comment y êtes-vous parvenu ?
« Grâce à la pandémie ! C’est la Covid-19 qui a redistribué les cartes. Auparavant, le télétravail n’existait pas chez nous. Mais nous avons cherché des solutions afin de mieux fonctionner pendant cette crise. Il y a eu un grand sondage sur l’idée d’une semaine de 4 jours. Trois types de modèles ont été étudiés et un seul a été retenu. Depuis 18 mois, ce sont nos collaborateurs qui décident de ce qu’ils veulent faire le vendredi. Ils peuvent choisir de ne travailler qu’une heure ou de ne pas travailler du tout. »
Cette façon de travailler a-t-elle été bénéfique pour votre entreprise ?
« Lorsque nous avons implémenté ce système, nous envisagions une perte de 5% du chiffre d’affaires. Mais, à la surprise générale, c’est l’inverse qui s’est produit. Le CA a augmenté de manière exclusive. Du point de vue des collaborateurs, il y a bien entendu de nombreux avantages. Ils se sont rapidement habitués à un week-end de trois jours. Certains se retrouvent également entre eux pour des activités complémentaires le vendredi. Cela a fortement contribué à l’augmentation de leur bien-être et je suis convaincu que cette amélioration a eu une influence sur le taux de productivité. »
L’emploi doit avoir un impact et les collaborateurs ont besoin de s’épanouir et d’évoluer dans leur fonction.
Mettez-vous d’autres choses en place pour valoriser ce bien-être ?
« Notre culture d’entreprise forte et unique ! Nous souhaitons avant tout le bonheur de chaque collaborateur. Nous n’engageons d’ailleurs que des personnes qui partagent nos valeurs. Nous leur proposons aussi un large panel de formations pour favoriser leur évolution. C’est d’ailleurs le conseil que je donnerais à toute entreprise : être à l’écoute de ses équipes et proposer des plans de développement pour leur permettre de réaliser autant leurs objectifs personnels que professionnels. »
Quels sont les éléments qui, selon vous, attirent le plus de candidats dans le recrutement ?
« De nos jours, tout ce qui entoure l’employeur branding est très important. C’est pour cette raison que les entreprises doivent se montrer sous leur meilleur jour tout en restant authentiques. C’est d’ailleurs comme ça que nous formons nos entreprises / clients. Nous insistons sur le fait qu’elles doivent afficher ce qu’elles ont à offrir de différent par rapport à leurs concurrents. Et aujourd’hui, l’un des premiers éléments qui attire les candidats, c’est le sens du travail qu’ils réalisent. L’emploi doit avoir un impact et les employés ont besoin de s’épanouir et d’évoluer dans leur fonction. L’impact est donc primordial, tout comme l’apprentissage et la rémunération. »
Quels sont les défis majeurs auxquels une entreprise comme la vôtre doit faire face dans un environnement professionnel en constante évolution ?
« C’est précisément de comprendre les besoins des employeurs et les besoins des candidats. Nous devons pouvoir nous adapter à toutes les situations. Lorsqu’on recrute des consultants, l’une des compétences que l’on recherche chez eux est d’ailleurs cette capacité d’adaptation. Il faut être un vrai caméléon par rapport aux entreprises. »

Avec l’évolution rapide des technologies, comment voyez-vous l’avenir du recrutement ?
« Il y a quelques années, beaucoup évoquaient le fait que les recruteurs allaient être remplacés par les nouvelles technologies. Nous sommes maintenant convaincus du contraire. C’est avant tout un métier humain et de contact. Mais nous avançons avec les évolutions. C’est pour cela que nous avons créé une plateforme digitale de recrutement . Elle permet à toutes les entreprises de rechercher des candidats tout en traçant tout le processus d’entretien. Cela offre l’optimisation de l’expérience du candidat dans une entreprise et la gestion de l’onboarding et de l’offboarding. »
Quelle est l’importance de la diversité et de l’inclusion dans le recrutement ?
« Ce sont deux de nos chevaux de bataille. C’est LA réponse à tous les recrutements et cela particulièrement pour les métiers de niche et les recrutements de masse. Mais il existe cependant un biais. Lorsque les entreprises n’arrivent pas à boucler leur recrutement, elles se tournent généralement vers les pays étrangers. Or, en Belgique, nous avons encore un vivier important de talents féminins ou de personnes à mobilité réduite. »
Vous constatez encore beaucoup de discriminations vis-à-vis des minorités dans le secteur RH ?
« Oui ! Mais, cela ne dépend pas toujours des départements RH. Ceux-ci ont généralement l’esprit ouvert. Ils proposent une série de candidats variés. Ce sont chez les chefs de départements que ça coince encore. Ils restent parfois très obtus. Il faut changer les mentalités et arrêter de vouloir engager des hommes bleus blancs belges. Les entreprises concernées n’arriveront pas à évoluer si elles se braquent. Les 4 fondateurs de Gentis sont 2 marocains, une femme et un homme belge. C’est ce qui nous a rendus unique depuis notre naissance. Et qui nous a également permis d’ouvrir les perspectives de toutes les entreprises qui faisaient appel à nous. »
fact
Si vous n'aviez pas été CEO de Gentis, vous auriez été…
Wedding Planner. En effet, la jeune femme a toujours été une grande passionnée d’organisations d’événements. Elle se serait également bien vue à la tête d’un hôtel ou d’un restaurant. La gestion, le contact et le service ont toujours marqué ses envies professionnelles.