Interview par Bastien Craninx

Ludovic Daxhelet: “Quand on a des pensées négatives, le voyage les amenuisent”

Ludovic Daxhelet, gagnant de Pékin Express, est le grand aventurier de RTL-TVi qui part chaque semaine à la découverte d’un nouveau coin de Belgique. Bourlingueur infatigable, il nous parle de sa passion pour le voyage, sans oublier de prodiguer de nombreux conseils.

La Belgique peut-elle encore offrir un terrain de découverte ? 

“Bien sûr ! La Belgique regorge de joyaux. Mais on a tendance à l’oublier. Je voyage beaucoup à l’étranger. Souvent, j’en prends plein la vue, comme au Japon avec le Mont Fuji et ses environs. Puis, je reviens pour des tournages en Belgique et je me rends compte que je peux y être tout autant émerveillé. Et pourtant j’en suis déjà à 250 émissions avec La Grande Balade.” dit Ludovic Daxhelet.

Vous avez d’ailleurs créé une application qui permet aux gens de faire de nouvelles découvertes…

“Tout à fait. Cette application s’appelle Viziit. Elle se base sur les découvertes et les expériences que j’ai vécues en Wallonie, mais aussi en Europe et dans le monde. Elle reprend tous les lieux testés et approuvés. Cette application prouve que la Belgique peut rivaliser avec les autres pays européens. Prenons l’exemple de la Corse, où il y a de super trails comme le sentier des Crêtes. Eh bien en Belgique, la promenade des échelles à Rochehaut est tout aussi extraordinaire. Sauf que nous avons la Semois, et eux la mer (rire).”

Le Belge se doute-t-il de la chance qu’il a ?

“C’est un fait, le Belge aime voyager à l’étranger. Mais on constate vraiment un changement depuis la pandémie. Comme s’il s’était réconcilié avec son pays. Je remarque que sur les sites touristiques, il y a de plus en plus de points d’intérêt en Belgique par exemple.” explique Ludovic Daxhelet.

Je suis adepte du vieux proverbe : ‘’Les voyages forment la jeunesse.”

Et quels sont ces bijoux inestimables que recèle la Belgique, selon vous ?

“Je crois que si je devais en citer plus que 3 j’arriverais vite à 50. Je dirais Le Tombeau du Géant à Botassart, près de Bouillon. Un paysage exclusivement dessiné par la nature et offrant un point de vue magistral. Ensuite, je citerais le Torrent de Ninglinspo, parce que c’est le seul torrent en Belgique et qu’il offre une virée bucolique et insolite unique. On peut se promener pendant une heure ou deux au milieu des pierres de quartz, marcher dans l’eau et admirer la chute d’eau au fond du chemin. Enfin, je mettrais aussi à l’honneur le Fondry des Chiens, près de Nismes. Avec la vue d’en haut plongeant dans son son gouffre de 20 mètres de profondeur. Et cette impression que c’est un géant qui vient de poser là ces gros rochers.”

Pourrait-on imaginer un Pékin Express en Belgique ? Un Bruxelles Express ?

“Non, je ne crois pas qu’un Bruxelles Express soit possible. Il y a de belles choses à voir, certes, mais on en a vite fait le tour.  Par contre, un Belgique Express mélangeant la Wallonie, Bruxelles et la Flandre, ça oui. On aurait les paysages à couper le souffle de la Wallonie, le côté ville magnifique avec Bruxelles et les bords de mer féériques de la Flandre. Cela constituerait un parfait contraste pour l’émission.” dit Ludovic Daxhelet.

Est-il possible aujourd’hui de faire de sa vie un voyage ?

“Bien sûr ! Je suis adepte du vieux proverbe : “Les voyages forment la jeunesse”. Quand tu voyages, tu restes jeune. Tu découvres des choses jamais vues auparavant. Tu partages avec les locaux le bonheur et la richesse du moment et puis, en voyage, on a tout le temps envie de bouger. Et si on bouge, on ne vieillit pas trop vite, on nourrit son esprit. La plus belle chose au monde, c’est le voyage. Et pourtant, je ne suis pas d’une famille de voyageurs. Ma maman n’a pris l’avion qu’une seule fois dans sa vie pour aller à Nice par exemple.”

Ludovic Daxhelet

Quel est votre meilleur conseil pour les gens qui veulent faire de leur vie un voyage ?

“Dites-vous bien qu’il n’y a pas de hasard,  il n’y a que de belles rencontres. Ce n’est pas la destination qui compte, mais le voyage en soi et les parcours hors des sentiers battus. Quand tu choisis un voyage, ne planifie rien et laisse-toi guider par les locaux. Eux savent mieux que personne ce que tu dois faire ou voir. Je préfèrerai toujours les lieux insolites et uniques aux lieux touristiques.” raconte Ludovic Daxhelet.

Vous étiez hypocondriaque, peut-on dire que le voyage vous a guéri ? 

“Ça m’apporté beaucoup de choses. J’étais hyper hypochondriaque. Lors de la 4ème étape de Pékin Express au Kenya, je voulais rentrer à la maison. Je me demandais ce que je faisais là. Ceci dit, je suis toujours hypochondriaque. Mais mon aventure m’a aidé à relativiser et à ne plus avoir peur de certaines choses. J’allais chez le médecin toutes les semaines et, à la fin, même deux fois par semaine. Heureusement, j’ai eu la chance d’avoir Samuel, mon frère avec moi. J’ai pris un peu de son caractère. Il m’a fait gagner 10 ans de maturité. En général, le voyage libère l’esprit. Quand on a des pensées négatives, grâce au voyage, tout s’amenuise. En vacances, vous êtes toujours bien. Ça aide beaucoup.”

Quelle a été la plus belle aventure de votre vie ?

“Sans hésiter : ma fille, Elyne ! Elle est née 2 heures après mon retour de Miami pour la finale de Pékin Express que nous avons gagnée. C’est une histoire de dingue ! Ma femme devait accoucher le 22 fevrier et nous sommes partis le 12 février pour rentrer le 18. Je me disais qu’il y avait 4 jours d’écart, donc que c’était jouable. Le dernier soir, ma femme m’envoie une photo de son ventre en écrivant : “Ne te tracasse pas papa, je t’ai attendu !”. »

« Je reprends l’avion et arrivé à Charles de Gaulle, je constate que j’ai 40 messages de ma femme. Elle avait passé la nuit dans le bain pour ne pas accoucher et m’attendre. Du coup, j’ai pris un train plus rapide qui m’emmenait à Bruxelles où un ami est venu me chercher à la gare. Il m’a ramené chez moi à Paliseul, où j’ai pris la voiture et j’ai emmené ma femme à Libramont. Une heure plus tard, ma fille naissait. Et j’ai eu cette chance de pouvoir accoucher moi même ma femme avec l’aide du gynécologue. Elyne est née les yeux vers le ciel. Le premier contact visuel qu’elle a eu était celui de son papa. Aujourd’hui, je peux dire que ma fille a été ma quarantième étape de Pékin Express et certainement la plus belle !”

11.04.2022
par Bastien Craninx
Article précédent
Article suivant