Interview par Célia Berlemont

À la rencontre de Florence Blaimont

Passionnée par le développement personnel et le business coaching, Florence Blaimont, CEO du réseau d’entrepreneuses WoWo Community et deux autres marques, partage sa vision du monde des affaires et donne quelques conseils éclairés aux néo-investisseurs qui sommeillent en vous.

Acheter une voiture, une maison et fonder une famille. Comment préparer ces événements déterminants qui impacteront notre vie… et notre portefeuille ?

« Il faut d’abord veiller à bien distinguer investissement, dépense et épargne, car ce sont trois concepts à part. Dans la vie, on aura tous des dépenses mais on n’aura pas forcément tous une épargne ou des investissements. Quand la voiture neuve quitte le garage, elle a déjà perdu 25% de sa valeur, c’est donc une dépense. Acheter une maison est une épargne forcée qui peut devenir un investissement si elle est vendue avec une plus value, divisible ou si elle est rentable sur le long terme. 

Dans sa vie financière, il y aura le dream capital, celui que l’on dépense pour se faire plaisir, aller en vacances, acheter des vêtements de designers connus, des bijoux mais il y a aussi l’investissement (security capital) sur le long terme. Celui qui pourra compléter une petite pension et offrir sécurité et tranquillité d’esprit. Pour économiser, planifier mais aussi profiter de la vie, il faut trouver son équilibre à court et à long terme entre dépenses, épargne et investissement. Ensuite, il y a le risk capital qui représentent les investissements plus risqués comme les actions en Bourse » dit Florence Blaimont.

À la maison comme en affaires, être éduqué(e) en matière d’investissement, ça ouvre des portes ? Lesquelles ?

« À l’école, on n’apprend pas les mécanismes financiers, ce que c’est d’économiser de l’argent ou comment fonctionnent les banques, les assurances, et les marchés financiers. Or, être éduqué en matière de bourse et d’investissements est crucial. C’est aussi important que d’apprendre une langue ou les tables de multiplications. La peur financière est la peur la plus répandue. Peur de ne pas pouvoir subvenir à ses besoins, payer sa maison, des vacances, de la nourriture correcte ou encore des études à ses enfants. Des craintes qui vous empêchent de dormir la nuit.

Être éduqué financièrement, c’est gagner la possibilité d’être serein au quotidien dans son rapport à l’argent. Je trouverais souhaitable qu’il y ait, dès le plus jeune âge, une éducation financière pour tous, car cela ouvre les portes de la sérénité financière. Et ça, c’est une tranquillité de vie que très peu de gens peuvent s’offrir. Selon moi, cette éducation est particulièrement importante pour les enfants, car ils représentent l’avenir, et pour les femmes, car elles représentent la population pauvre dans le monde, malheureusement. En Belgique, par exemple, les femmes perçoivent en moyenne 400€ de pension mensuelle, contre 1.000€ pour les hommes. » raconte Florence Blaimont.

Investir : combien et quand ? 

« Il existe plusieurs catégories d’investissement. Notamment la bourse et l’épargne. Pour lesquels il n’y a pas de minimas à investir. Mais le mieux, c’est d’investir le plus tôt possible. Plus on investit jeune et tôt, plus on aura le temps de capitaliser et/ou de faire des erreurs et d’apprendre de ses pertes. 

On peut commencer à 25 ans avec 50 euros par mois, ou moins, que l’on place dans une épargne (type épargne-pension) et 50€ par mois dans 5 actions d’entreprises que l’on connait (uniquement des entreprises dont on connait les produits ou services, pour débuter en Bourse). En fait, c’est à chacun de décider avec quel montant il se sent à l’aise en tant que bon gestionnaire. Quand vous commencez à comprendre les tendances et à aimer les chiffres, ils vous le rendent bien. » explique Florence Blaimont.

Le risque fait partie de l’investissement en bourse. Il faut le prendre pour saisir ou se créer une opportunité.

Vous-même avez commencé à 21 ans, quels conseils donneriez-vous pour investir intelligemment ?

« En bourse, mon premier conseil est de se focaliser au maximum sur dix positions, actions ou fonds. On ne met jamais tous ses oeufs dans le même panier ! Ensuite, je conseille de noter vos chiffres hors de la plateforme utilisée (BinckBank, Bolero, Keytrade, etc). Conservez un fichier Excel personnel dans lequel vous notez combien d’actions vous avez achetées, pour quel montant total, à quelles dates, vos frais, vos pertes et dividendes s’il y en a. Les plateformes offrent rarement des relevés complets. Pour commencer à investir et le faire judicieusement, il faut suivre ses actions et en surveiller les mouvements pour comprendre leur relation avec l’actualité. » dit Florence Blaimont.

Et sans risques, c’est possible ? 

« Quand on joue en bourse, comme dans les affaires, comme dans un couple, comme dans tous les domaines, il faut se préparer aux risques, car il y en a toujours. Maintenant, qui dit risques, pertes possibles, dit aussi apprentissages, rectification de stratégie et, au final, gain. Il est illusoire de croire que, tout de suite, la chance va frapper comme au casino, comme dans un film. Ça ne se passe pas comme ça. Le risque fait partie de l’investissement en bourse. Il faut le prendre pour saisir ou se créer une opportunité. Mais il existe plusieurs stratégies, car certaines actions sont plus risquées que d’autres. Des entreprises stables dont les actions n’encourent quasi aucun risque, il y en a. 

Robert Kiyosaki (entrepreneur à succès) prône de n’acheter que des actions avec dividendes pour s’enrichir en bourse. De fait, si on est sûr que certaine graine donneront déjà une fleur (le dividende), on s’assure de  rester au moins gagnant sur l’un des deux pans en touchant son dividende même si l’action dévalue. »

Que retenir de la bourse pour les néo-investisseurs ?

« Il y a trois facteurs à garder en tête pour pouvoir se lancer en bourse. Le premier est la gestion des chiffres. Aimez les chiffres, aimez vos euros, aimez vos pourcentages et votre tableau Excel. 

Le second est la gestion des émotions. Anticipez la peur et les comportements des autres, c’est la plus grande force de celui ou celle qui va se lancer en bourse. Il faut toujours réfléchir à comment les autres vont agir et comment ils vont se comporter. Il faut se renseigner, éplucher les nouvelles et questionner des gens qui nous entourent (experts, mentors, etc.) pour connaître leur avis. Après, c’est de l’analyse psychologique. 

Le troisième et dernier facteur est la gestion du temps. Le temps est vraiment capital, et d’ailleurs, il peut être perçu à différents niveaux : votre âge, le déroulement de votre journée, mais aussi du rythme du marché qui peut être parfois très nerveux, parfois plus mou. L’investissement en bourse, c’est de l’émotion, de la psychologie, et ce n’est pas toujours rationnel. Il suffit qu’une société ait annoncé un plan de restructuration et de licenciement pour que le cours de l’action varie. On ne peut pas tout prévoir. Comme pour un enfant qui apprend à marcher, il faut essayer et accepter de tomber pour maîtriser son sujet. » raconte Florence Blaimont.

Florence Blaimont
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Si vous n’étiez pas fondatrice du réseau WoWo Community, vous seriez… ? 

« Mère Thérésa, Oprah Winfrey ou Sheryl Sandberg ! Une de mes valeurs est l’excellence, et je la définis comme un processus d’amélioration continue pour devenir la meilleure version de soi tout en respectant ses valeurs, pour être la personne que l’on est vraiment au fond de soi et partager cela avec le monde »

 

02.06.2022
par Célia Berlemont
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