Interview par Frédéric Vandecasserie

Bernard Belvaux: « Nos collaborateurs font la synthèse parfaite entre technologie et durabilité ! »

Grâce à des projets à la fois passionnants et innovants doublés d’une politique de gestion du personnel axée avant tout sur la flexibilité, Alstom ne rate pas le train quand il s’agit de former, recruter et conserver les bons candidats. Nous avons rencontré Bernard Belvaux, Managing Director d’Alstom Benelux, pour parler stratégie de recrutement.

On cite souvent la Belgique comme étant un centre d’excellence du Groupe Alstom, acteur de la mobilité. 

« La Belgique comprend les trois activités du groupe, à savoir le matériel roulant, la signalisation et les services. Au total, cela représente 1 900 personnes sur les sites de Charleroi, Bruxelles, Bruges et Malines. Par ailleurs, nous avons deux centres d’excellence au niveau mondial en Belgique. Il s’agit d’abord de la signalisation. Alstom est numéro un mondial des systèmes de signalisation “ERTMS” (“European Railway Traffic Management System”) à bord des trains. Le second pôle d’excellence repose sur les systèmes de traction et les solutions d’efficacité énergétique. Nous travaillons sur des projets innovants qui se déploient dans le monde entier. Par exemple, les systèmes développés à Charleroi permettant de récupérer l’énergie de freinage générant jusqu’à 40 % d’économie d’énergie, se retrouvent dans les métros de Milan, Dubaï, Sydney, Londres, Riyad ou encore de Panama. » raconte Bernard Belvaux.

Ce positionnement exige des profils très spécifiques, et donc des formations très pointues. Est-ce une erreur de penser que des études « traditionnelles » d’ingénierie ne suffisent pas toujours ?

« De fait, nous recherchons actuellement 150 personnes pour les sites de Bruges et Charleroi. Pour trouver ou former les bonnes personnes, nous sommes très attentifs à renforcer les compétences de nos collaborateurs et avons développé une démarche de formation autour de deux axes. D’une part, le lancement de deux chaires universitaires avec l’UCLouvain et l’UMons qui couvrent à la fois la recherche et la formation. D’autre part, la création de deux certificats complémentaires interuniversitaires en électronique de l’énergie et pour les systèmes embarqués critiques. »

Quand les candidats sont formés et arrivent chez vous, encore faut-il les conserver. Quelle est votre stratégie RH pour ce faire ?

« Nos collaborateurs sont motivés par la mission qui porte nos projets. Le train est un contributeur majeur de la décarbonisation du transport. Par ailleurs, nous évoluons dans un univers de technologie de pointe basé sur la digitalisation. Je pense que c’est la combinaison entre l’environnement, l’être humain et l’innovation qui motive nos collaborateurs à rester au sein d’Alstom. » dit Bernard Belvaux.

Il ne faut pas confondre “travail à distance” avec “travail à domicile”.

Ce sont ces arguments qui vous ont valu la certification « Top Employer » plusieurs années de suite ?

« Cette certification confirme les bonnes pratiques des ressources humaines au sein d’Alstom. Elle est justifiée par quatre critères : le développement du leadership, la digitalisation des RH, la durabilité et la stratégie de l’entreprise. » explique Bernard Belvaux.

L’aspect international du groupe joue-t-il aussi un rôle dans la rétention du personnel ?

« C’est effectivement aussi un critère qui motive notre personnel. La mondialisation génère deux avantages. On compte 28 nationalités différentes sur notre site de Charleroi, ce qui procure un enrichissement mutuel indéniable. L’autre avantage non négligeable, c’est que de belles opportunités de carrière dans d’autres pays sont possibles pour nos collaborateurs. » 

Qui dit travail à l’international dit aussi télétravail ?

« Il ne faut pas confondre “travail à distance” avec “travail à domicile”. Effectivement, avant le Covid, le travail à distance était généralement appliqué dans les entreprises mondiales. L’organisation d’Alstom nous amène à gérer nos projets avec de nombreuses unités à l’étranger : nos équipes travaillent forcément à distance. Cela dit, depuis le Covid, le travail à distance s’effectue davantage à domicile quand c’est possible. » explique Bernard Belvaux.

Bernard Belvaux

Mais, si je vous comprends bien, le télétravail n’est pas si simple à implémenter pour tous vos collaborateurs, dans ce qu’on appelle les « new ways of working » ?

« Le télétravail ne se prête pas à tous les métiers. Ceux du “manufacturing” et de la “supply chain”, par exemple, requièrent une présence sur les sites. En revanche, les activités d’“engineering”, elles, se prêtent davantage au télétravail. Après, il faut également tenir compte de l’environnement personnel, comme la disposition d’un bureau, et des besoins de contacts sociaux. » raconte Bernard Belvaux.

Ce besoin de contacts sociaux s’est fort fait sentir ces derniers temps. Et on imagine qu’Alstom n’a pas échappé à la règle…

« Nous avons bien entendu observé en interne qu’il était bon pour tout le monde d’avoir non seulement des contacts professionnels, mais aussi des contacts personnels. Nous tenons compte de ces éléments dans notre politique RH. »

Si vous deviez résumer la politique de Ressources Humaines en un mot, ce serait quoi ?

« Notre maître-mot est la “flexibilité”. Le marché du travail est entré dans une nouvelle ère qui dicte nos “new ways of working”, avec, notamment, l’activity-based working, qui implique des lieux de travail agencés et adaptés aux différentes activités d’une même personne au cours de la journée. » dit Bernard Belvaux.

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Si je n’étais pas Managing Director d’Alstom Benelux, je serais…

Le fil rouge de ma carrière est lié aux entreprises technologiques. J’ai travaillé dans différents secteurs, en commençant dans l’aéronautique avec la Sonaca avant de passer chez Accenture où je travaillais pour des clients issus du secteur pharmaceutique, pour finalement rejoindre Alstom en tant que Directeur financier Belgique. Mon parcours financier s’est poursuivi à l’international avec un rôle de Vice-President Finance en charge d’AMECA (Afrique, Moyen-Orient et Asie Centrale). Bref, pour répondre concrètement à votre question, je travaillerais donc toujours de toute façon pour une entreprise qui allie environnement, technologie et innovation.

17.02.2022
par Frédéric Vandecasserie
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