Interview par Frédéric Vandecasserie

Benjamin Deceuninck : « Cet Euro pourrait signifier le début d’une nouvelle ère. »

Entre des Diables bien décidés à en découdre et le retour d’une certaine liesse populaire, Benjamin Deceuninck, présentateur de la RTBF sur les plateaux télé des matches de l’Euro, en est sûr : cette compétition pourrait marquer le début de (presque) tous les possibles pour cet été !

Entre des Diables bien décidés à en découdre et le retour d’une certaine liesse populaire, Benjamin Deceuninck, présentateur de la RTBF sur les plateaux télé des matches de l’Euro, en est sûr : cette compétition pourrait marquer le début de (presque) tous les possibles pour cet été !

Outre l’aspect sportif, l’Euro est aussi l’occasion de se retrouver en groupe, voire de communier ensemble. Vous sentez le même phéno- mène alors que la crise sanitaire n’est pas terminée ?

« L’assouplissement des mesures sani- taires va aider à ce que l’on se retrouve les uns les autres autour de l’Euro, en toute prudence et sécurité. L’Euro est présent dans la tête des gens et pourrait enfin signifier le début d’une nouvelle ère après une période très dure. Il y a quelques mois, j’y croyais peu, mais quelques semaines avant la compétition, on me parlait de plus en plus de l’Euro. C’est bon signe… » dit Benjamin Deceuninck.

Vous tenez compte de notre contexte sanitaire particulier dans la présentation de vos émissions ?

« Oui, bien entendu ! Nous tentons chaque jour d’installer, peut-être encore plus que d’habitude, une atmosphère très conviviale sur le plateau. Nous axons beaucoup de nos idées et de nos interventions autour du concept de rassemblement. Le tout avec des experts très pointus en foot. Et si vous me posez la question, c’est que vous ne l’avez pas trop remarqué, ce qui était bien sûr le but recherché. Nous ne voulions pas non plus devenir juste conviviaux sans amener aucune expertise. »

Cette volonté des gens de faire la fête dépend des résultats de nos Diables, ou pas du tout ?

« En grande partie, oui, quand même. Et c’est aussi ça qui fait le charme de l’Euro. Souvenez-vous de la ferveur populaire lors de la Coupe du Monde en 2018 quand les Diables jouent un match incroyable contre le Japon, puis battent le Brésil. Et rappelez-vous aussi de la déception de tout le pays lorsque l’équipe nationale avait ensuite buté par le plus petit écart contre nos éternels rivaux français. L’Euro, c’est un feuilleton. Et si l’Euro des Belges n’est pas bon, le feuilleton ne sera pas bon non plus… » dit Benjamin Deceuninck.

L’Euro, c’est un feuilleton. Et si l’Euro des Belges n’est pas bon, le feuilleton ne sera pas bon non plus...

Et pour que le feuilleton soit bon ?

« Il faudrait au moins que les Diables atteignent les quarts de finale. On verra bien. Les trois matches dont je vous parlais avant prouvent que tout peut toujours arriver en foot. » dit Benjamin Deceuninck.

Et après l’Euro ?

« Dix jours de vacances ! Ensuite, je commenterai les matches de hockey de notre équipe nationale aux Jeux olympiques à Tokyo. Ce sera en horaires décalés, mais je me réjouis de ces conditions particulières. Nous serons entre passionnés… J’ai toujours voulu bien m’amuser tout en faisant mon boulot le mieux possible. Et puis, il faut relativiser, ce n’est que du sport. C’est parfois ce que je dois rappeler à des gens qui me parlent de sport comme si nos vies en dépendaient. »

Les périodes de confinement vous ont d’autant plus poussé à relativiser les choses ?

« Je suis du genre, de base, à toujours tout relativiser. Mais, en même temps, j’octroie quand même à chacun le droit de se plaindre de temps en temps. Ma fille a loupé tous les événements, voyage et autres, qui rythment traditionnellement la fin de rétho. Alors, même si elle sait bien qu’il y a pire que ça, elle a le droit de trouver qu’elle n’a pas eu de chance et de le dire. » explique Benjamin Deceuninck.

Benjamin Deceuninck

Le sport, c’est un jeu, mais aus- si de la compétition. Vous êtes du genre compétitif, vous ?

« Oui, oui. Je dois bien l’avouer (rires). Quand je suis dans mon rôle de journaliste, ce côté compétitif, et parfois de mauvaise foi, ne doit jamais ressortir. Mais, sinon, j’ai le goût de la compétition. » rit Benjamin Deceuninck.

Et la notoriété, vous y avez pris goût ?

« Non, car je ne fais pas mon boulot pour ça. Être connu ne m’importe pas du tout. Alors, oui, on me reconnait dans la rue. Et les gens sont généralement bienveillants avec moi. Certains me félicitent parfois pour les audiences de l’émission. Et je leur rappelle chaque fois qui si les gens regardent en masse, c’est pour les Diables, pas pour moi. Et puis nous sommes en Belgique. Avec deux avantages : d’abord, la notoriété y est nettement moins développée qu’en France, par exemple. Et puis, notre pays est tellement petit qu’il me suffit de quelques minutes pour arriver en Flandre. Où personne ne me connait plus. »

Même en vacances, il y a du sport ?

« Absolument. J’ai toujours besoin de bouger ! Donc, nos vacances sont généralement un mélange entre sport et famille. Je fais du tennis, du vélo ou de la natation. Puis, nous nous repo- sons ensemble. Nous partons souvent en vacances genre ’’famille élargie’’ avec frères, sœurs, cousins des enfants. Ce sont des moments précieux. » explique Benjamin Deceuninck.

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Journaliste sportif, son rêve d’enfant...

« J’avais cinq ans lors de la Coupe du Monde de 1982 et je m’enfermais dans la voiture familiale pour écouter tous les matches, bien tranquille, via l’autoradio ! Et depuis ce moment, je n’ai jamais dévié de cette passion. J’ai donc suivi des études de journalisme à l’IHECS, à Bruxelles, puis j’ai enchainé avec un stage à la RTBF, dont je ne suis finalement jamais parti. »

21.06.2021
par Frédéric Vandecasserie
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