manager toxique
Carrière

Quand leadership rime avec toxicité

01.09.2023
par Gwendoline Cuvelier

Une étude menée par Securex et la KU Leuven démontre que 5% des travailleurs auraient un manager toxique. Plus de la moitié d’entre eux (54%) risquerait le burn-out et plus d’un sur trois (38%) serait prêt à démissionner.

« Un manager toxique profite de sa position de chef pour exercer un certain pouvoir sur ses subalternes avec une intention de nuire. Or, tous les êtres humains sont égaux en tant que personne, même s’ils n’ont pas tous le même rôle au sein d’une organisation ! », souligne Hélène Feuillat, coach & corporate trainer. « Un patron toxique adopte des comportements manipulateurs. Son style de leadership est directif et autoritaire. Il peut, par exemple, faire preuve d’injustice en affichant une préférence marquée pour certains employés. Dans le même temps, il peut rejeter, humilier voire harceler d’autres membres de l’équipe. » Contrairement aux apparences, cette attitude arrogante cache souvent un cruel manque de confiance en soi. « C’est généralement une façon de rejeter ses craintes et insécurités sur les membres de son équipe », pointe Marie Lamoral, experte en bien-être mental chez Mensura, le premier service externe de prévention et de protection au travail de Belgique.

Un patron toxique adopte des comportements manipulateurs. Son style de leadership est directif et autoritaire.

- Hélène Feuillat, coach & corporate trainer

Une toxicité contagieuse

« Les conséquences d’un boss toxique sur la santé mentale de ses employés peuvent être très graves : manque d’estime de soi, perte de confiance, burn-out, dépression… », prévient Hélène Feuillat. Et les dégâts sont susceptibles de s’étendre à toute l’organisation. « Certains travailleurs vont avoir tendance à reproduire les mêmes comportements que leur responsable par mimétisme, ce qui va créer une toxicité dans les relations entre collègues », constate Marie Lamoral. Le style de management influe sur le bien-être mais également l’efficacité des travailleurs : 92 % d’entre eux seraient performants sous un leadership soutenant, alors que ce chiffre tombe à 51 % sous un leadership toxique, rapporte l’étude scientifique menée par Securex et la KU Leuven. 

« Si le manager toxique se montre fermé à la communication, je conseille de faire appel à une tierce personne, un responsable des ressources humaines par exemple, pour débloquer la situation », recommande Marie Lamoral. Mais malheureusement, ce n’est pas toujours suffisant. « Comme dans toute relation toxique, la seule solution consiste parfois à fuir. Une seule personne peut suffire à entraîner une vague de démissions au sein d’une entreprise. Investir dans la prévention et se montrer attentif aux signaux de malaise au sein d’une équipe est crucial car les répercussions peuvent être terribles », observe l’experte.

Un job sain dans un environnement sain

Un bon manager doit se montrer à l’écoute de chacun de ses employés, tisser des liens et accompagner chaque travailleur tout en lui laissant de l’autonomie, dans le but de le tirer vers le haut. Sur le marché du travail belge, seul un tiers des managers adopterait un style de leadership positif permettant de prévenir le burn-out des travailleurs.

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