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Diversité

Un nuage devant l’arc-en-ciel ?

01.09.2021
par Kim Beerts

Cela fait déjà quatre ans que notre pays occupe la 2e place du Rainbow Europe Index, le classement des États européens en fonction des droits et libertés accordés aux LGBTI+. Mais stagner, c’est reculer !

« La plupart des pays restent bloqués au même niveau et l’égalité des droits est davantage mise sous pression. Pensez à la Hongrie, qui a adopté avant l’été une loi controversée contre la ‘promotion’ de l’homosexualité, et à la Pologne et ses zones
sans LGBTI+. »

Bons résultats sur le plan législatif

Avec un score de 73 %, la Belgique s’en sort bien, mais peut faire mieux. « Nous affichons surtout de bons résultats sur le plan législatif : changement de sexe légal, mariage homosexuel et adoption homoparentale également… Mais nous perdons des points, car les crimes et discours haineux sont encore très difficiles à poursuivre. Il faut s’adresser directement à la plus haute instance judiciaire, la cour d’assises, ce qui constitue un sérieux obstacle. Heureusement, l’accord de gouvernement a prévu de modifier cela. »

Le cas en pratique

Si les choses s’améliorent sur papier, c’est moins le cas en pratique. « Plus de la moitié des LGBTI+ n’osent pas marcher main dans la main dans la rue », note Eef Heylighen. « Ils ne se sentent pas acceptés. Et ils ne le sont pas. Si 82 % des Belges approuvent les couples du même sexe, ce pourcentage descend à 79 % lorsqu’il s’agit de leur propre enfant, et à 55 % si le partenaire est une personne trans. Seuls 61 % des Belges acceptent qu’un couple d’hommes échange des marques d’affection en public. Avec de vraies conséquences pour le bien-être : les jeunes personnes LGBTI présentent plus de tendances suicidaires que les autres personnes du même âge. » 

Intervenez contre les discours ou crimes haineux et montrez aux personnes attaquées qu’elles ne sont pas seules.

— Eef Heylighen, çavaria
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Rôle de pionnier

Heylighen estime que la Belgique doit jouer un rôle de pionnier sur la scène européenne. « Elle l’a déjà fait en réponse à la législation hongroise. Mais nous pouvons encourager d’autres pays ou grandes institutions à faire mieux. Pensez par exemple à l’association de football UEFA et à sa position sur le drapeau arc-en-ciel. »

« Tout le monde peut apporter sa contribution », explique Heylighen. « Parmi les démarches importantes : intervenez contre les discours ou crimes haineux. Et montrez aux personnes attaquées qu’elles ne sont pas seules. Nous veillerons ainsi ensemble à ce que la Belgique réalise bientôt de meilleurs résultats, sur papier bien sûr. Mais aussi en pratique ! »

 

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