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RH

Un enjeu d’avenir pour les entreprises et les travailleurs

06.01.2021
par Fokus Online

La transition digitale s’est imposée dans le monde professionnel, aujourd’hui plus que jamais. Trois experts nous parlent de cette transformation, déjà amorcée par de nombreuses entreprises. Il passera par la nécessaire formation des salariés et entrepreneurs. 

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Olivia P’tito.
Directrice Générale de Bruxelles Formation

On parle beaucoup de la formation au numérique, quels enjeux pour les entreprises ?

« Les employeurs ne pensent pas les compétences transversales sur le plan numérique dans leurs offres d’emploi. Parce que cela va de soi. Et cela impacte de plus en plus de domaines. Surtout en cette période de pandémie où toute une série d’outils est utilisée à distance. Depuis le premier confinement, nous avons constaté qu’une fracture numérique laisse de côté une partie de la population. On a toute une série de besoins qui sont exprimés dans tous les domaines. Tant du côté des chercheurs d’emploi qui doivent développer leurs compétences, qu’au niveau des employeurs qui essaient, aujourd’hui, de trouver des alternatives pour maintenir leurs activités à flot dans un contexte particulièrement difficile. »

Quel challenge la formation au numérique représente-t-elle pour les entreprises ?

« La transformation digitale est en marche et n’a pas attendu la pandémie actuelle. On voit aujourd’hui un décalage entre les entreprises qui s’y sont prises à temps et les autres. On constate qu’il y a un effet de rattrapage à certains endroits. C’est important parce que cela permettra à certaines entreprises de se repositionner sur le marché. Il faut comprendre que les fonctions évoluent. Mais ne se métamorphosent pas. L’employeur a la responsabilité d’accompagner les travailleurs sur un plan de formation pour leur permettre de faire évoluer leurs compétences. Au sein de Bruxelles Formation, nous proposons des dispositifs pour accompagner le développement de compétences numériques chez les travailleurs. »

Quels sont les bonnes formations, les bons supports ou les modes de formation qui fonctionnent ?

« Les formations à distance, donc en ligne, fonctionnent très bien. C’est en grande partie grâce à nos équipes pédagogiques et à nos partenaires qui se mobilisent de manière assez époustouflante. Déjà avant la pandémie, nous proposions des moyens de formation qui étaient en partie à distance. Cela fait des années que nous sensibilisons nos équipes sur l’utilisation des outils numériques pour les nombreuses formations que nous proposons. Et nous en récoltons les fruits aujourd’hui. Nos formateurs font des syllabus virtuels. Avec des moments clés à revoir pour certaines formations. L’équipe pédagogique a mis en marche une créativité qu’on n’arrêtera plus ! »

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Laurent Hublet.
CEO BeCentral

On parle beaucoup de la formation au numérique, quels enjeux pour les entreprises ?

« Nous sommes dans une société de la connaissance. Dont la source et la richesse sont l’ensemble des individus. La manière dont les individus peuvent progresser et se développer. C’est notamment grâce à l’apprentissage. L’acquisition de compétences et le déploiement de formations dans une société de la connaissance sont les manières les plus puissantes d’accroître notre richesse collective. Ce sont donc de très grands enjeux. En Belgique, nous n’investissons pas assez dans la formation au numérique. Et je pense que l’enjeu est d’autant plus important. Il est clair que nous avons un vrai rattrapage à mettre en place par rapport à beaucoup d’autres pays européens. »

Quel challenge la formation au numérique représente-t-elle pour les entreprises ?

« C’est un challenge à trois niveaux. C’est tout d’abord un challenge pour les entreprises. Celui d’à la fois disposer des talents dont elles ont besoin et de les faire grandir. Au-delà de l’entreprise, c’est également un challenge en termes de connectivité avec la responsabilité de créer un cadre qui facilite l’accès des travailleurs aux formations. Troisièmement, cela représente évidemment un challenge pour l’individu, puisque la formation touche à quelque chose de très profond chez lui, notamment à son projet de vie personnel et professionnel. Ce sont les individus qui finalement investissent du temps dans la formation. Il est impératif que les trois parties prenantes soient mobilisées. »

Quels sont les bonnes formations, les bons supports ou les modes de formation qui fonctionnent ?

« Je dirais que le plus important, c’est d’avoir des formations adaptées aux besoins des individus. Ce qui marche pour Monsieur X ne marche pas pour Madame Y. Il faut donc pouvoir adapter aux individus les différents éléments de la formation, à la fois en termes de compétences techniques que de communication numérique. Il faut bien identifier le sujet qui doit être enseigné et la manière dont il peut l’être. Certaines personnes auront besoin de formations plus encadrées que d’autres, de formations plutôt en présentiel ou encore à distance. L’enjeu est que chacun puisse recevoir une offre qui correspond à ses besoins, pour un coût qui reste abordable en même temps. »

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Jean-Marc Van Hoofstadt.
Business Unit Manager IT de Experis

On parle beaucoup de la formation au numérique, quels enjeux pour les entreprises ?

« L’économie et les organisations se dirigent de plus en plus vers un monde digital. Donc il est essentiel que les collaborateurs détiennent des compétences liées à ce monde-là. Tout ce qui tourne autour de l’informatique et du développement informatique. Dont la création des nouveaux produits, sont des enjeux stratégiques pour toutes les entreprises. Certaines organisations connaissaient une transformation digitale assez lente. Et nous voyons que la pandémie actuelle a fortement accéléré les canaux de communication avec l’utilisation d’outils tels que Teams et Zoom. Ces plateformes prennent de plus en plus de place, font également partie du numérique et contribuent à la solution.»

Quel challenge la formation au numérique représente-t-elle pour les entreprises ?

« C’est un challenge car il y a plus de demandes qu’il n’y a d’offres. Beaucoup de sociétés sont toujours à la recherche des compétences informatiques, que ce soit en analyse informatique ou en matière de développement de différents types de programmes et technologies. Il y a un déplacement vers l’économie digitale. Ce n’est pas toujours facile de trouver les bons profils. Aujourd’hui, ce qui est réellement important dans le recrutement des profils IT c’est d’avoir à la fois des compétences ‘‘hard skills’’, mais également des compétences ‘‘soft skills’’. On a besoin qu’ils soient capables de s’adapter constamment et qu’ils aient la capacité d’apprendre en permanence. Les technologies évoluent très vite. »

Quels sont les bonnes formations, les bons supports ou les modes de formation qui fonctionnent ?

« Il existe différentes approches. Il y a beaucoup de possibilités de formation en ligne avec des tutoriels qu’on peut trouver par exemple sur YouTube ou sur d’autres sites spécialisés. Certaines compagnies, telles que le réseau social LinkedIn, offrent des plateformes de formations dédiées à l’informatique. Mais aussi à d’autres domaines. En outre, les certifications sont également importantes pour accéder à certains métiers. Les formations en présentiel sont très qualitatives. Parce que les gens apprennent mieux en groupe, bien qu’en ce moment, ce soit compliqué. Ce sont des formations qui ont une haute valeur ajoutée en matière d’apprentissage. »

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