Erasmus+
RH

Se former à l’étranger pour un emploi plus assuré !

26.05.2022
par Fokus Online

Si les voyages forment la jeunesse, ils doivent aussi former à des compétences rares et complémentaires, souvent garantes d’un emploi.

Et à ce titre, un programme de type Erasmus+ pourra grandement aider. « L’objectif prioritaire est simple », souligne Fanny Lutz, Directrice de l’AEF-Europe (Agence Education Formation-Europe), en charge de la partie éducation et formation du programme Erasmus+: « Lutter contre le chômage des jeunes en les aidant à améliorer leurs aptitudes-clés. En leur permettant notamment d’apprendre de nouvelles techniques, et en leur offrant, ensuite, des opportunités uniques. Auparavant, certains étudiants du supérieur étaient surtout adeptes d’une mobilité que je qualifierais de « classique ». Mais maintenant, cette mobilité repensée peut réellement permettre de décrocher plus facilement un stage, ou même un job. »

Mais pas question, pour autant, de considérer que cette formule puisse se substituer à l’enseignement de base reçu au pays: « Il faut considérer tout ceci comme une corde en plus à son arc. L’avantage d’un programme comme Erasmus + est qu’il développe à la fois des compétences techniques ou connaissances spécifiques, la maîtrise d’une langue étrangère, mais aussi les fameuses « soft skills ». En effet, les jeunes développeront également leur confiance en eux, de même que leur capacité à vivre et à travailler avec des personnes de différentes nationalités et cultures. A notre époque où l’on est de plus en plus amené à travailler par-delà les frontières, c’est essentiel ! En un mot, une expérience internationale va permettre à ces jeunes d’améliorer leur employabilité. » 

Et concrètement, quelles sont les compétences spécifiques que l’on peut acquérir à l’étranger ? « Il y a de tout ! On passe de la chimie, où des jeunes apprenants chimistes ont eu la chance d’effectuer un stage dans le prestigieux Institut Pasteur à Paris, au secteur artistique. Des élèves de cette filière ont en effet pu partir pour un stage au sein des départements « spectacle de Disneyland Paris », et certains d’entre eux ont obtenu un CDI à Disneyland suite à cette expérience. Et puis, il y a beaucoup d’autres choses encore. Comme l’horticulture: des jeunes sont par exemple partis en stage dans des zones « Natura 2000 » en Slovénie où l’agriculture biologique est très poussée. D’autres sont aussi partis en Corse pour travailler sur d’autres variétés de plantes. Tandis que certains ont pris la direction de la Guadeloupe pour travailler notamment à la récole de bananes et sur différentes variétés de plantes tropicales. Pour finir, je mentionnerais encore la restauration, avec l’acquisition de nouveaux savoir-faire, comme la connaissance de produits régionaux, de nouvelles techniques de découpe, ou d’autres modes de cuissons. Le tout sans oublier des visites à des producteurs locaux. » 

L’avantage d’un programme comme Erasmus+ est qu’il développe à la fois des compétences techniques ou connaissances spécifiques, la maîtrise d’une langue étrangère, mais aussi les fameuses « soft skills ».

— Fanny Lutz

Et tout cela est bien entendu finement encadré. « Ce n’est effectivement pas du tourisme », met au point Danielle Van Boxem, coordinatrice du « Centre de Coordination et de Gestion des Programmes Européens », chargé de collecter les demandes de mobilités des écoles de l’enseignement secondaire qualifiant et d’obtenir des bourses permettant aux élèves des établissements demandeurs d’effectuer leurs stages, obligatoirement situés dans le cursus du qualifiant, ailleurs en Europe. 

Elle reprend : « On balise soigneusement les compétences attendues pour chaque secteur d’enseignement. Concrètement, notre aide se matérialise sous trois formes différentes. Tout d’abord, nous apportons un input pour la formulation du projet de mobilité et de ses objectifs. Puis, nous veillons à la qualité pédagogique de la mobilité. Enfin, nous assurons un soutien technique tout au long du projet, du dépôt de la candidature jusqu’au solde final. »

Et le succès de la formule est au rendez-vous. Fanny Lutz poursuit: « Nous recensons plusieurs milliers de stagiaires par an. Les destinations les plus prisées étant la France, l’Espagne, l’Italie et le Portugal. »

Mais, question subsidiaire, ce succès répond-il aussi présent dans le chemin inverse ? « Disons qu’il reste du boulot », pointe Danielle Van Boxem. « Nous éprouvons des difficultés pour offrir des places de stage aux étrangers désireux de venir apprendre en Belgique. Notre pays ne dispose pas de cette culture d’accueil des stagiaires alors que nous avons aussi beaucoup à transmettre et à apprendre dans ce genre d’échanges. »

L’appel est donc lancé pour une mobilité efficace, productive, créatrice d’opportunités, et valable dans les deux directions.

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