flexibilité
RH

Le travail de demain vers un nouvel équilibre !

17.02.2022
par Fokus Online

Le secret des New Ways of Working (les fameux « NWOW ») de demain ? Un savant mélange de flexibilité, dorientations générales destinées à tous et de propositions plus particulières adaptées aux besoins spécifiques de chacun.

Savoir vendre son entreprise

Eddy Debrulle est HR Director de l’assureur Ageas. Et selon lui, le monde du travail évolue, sa fonction aussi : « De nos jours, le Responsable RH doit maîtriser sa matière, mais aussi savoir vendre son entreprise. C’est une évolution claire dans nos fonctions. La pénurie de talents est d’actualité depuis un moment. Mais la différence est qu’auparavant, elle n’affectait que certaines fonctions, alors que maintenant tous les types de jobs sont en demande » « Et cette capacité à “se vendre” est devenue essentielle pour attirer et conserver les bons talents », ajoute Véronique Mathonet, sa collègue qui dirige les Ressources Humaines de la filiale immobilière d’AG : AG Real Estate. « Pour moi, de manière générale, la meilleure façon d’attirer les talents et de les garder durablement tient en un mot : flexibilité. »

Et, dans cette optique de flexibilité, le télétravail occupe une place au moins essentielle si ce n’est indispensable aujourd’hui. Une récente étude réalisée par le cabinet McKinsey montrant d’ailleurs que lors d’un processus de changement d’emploi, 70 % des salariés jugent que la possibilité de travail à distance s’avère essentielle. Mais ce dernier ne se résume pas à juste travailler de chez soi. Comme en atteste Véronique Mathonet : « On peut également parler de flexibilité des horaires. Commencer par exemple sa journée de travail à domicile pour ensuite venir au bureau en évitant les embouteillages. »

Impossible de proposer les mêmes conditions à chacun

Mais il est bien entendu impossible de proposer les mêmes conditions à chacun. Parce que tous les emplois ne se prêtent pas, ne fut-ce qu’en partie, au travail à distance. De plus, des contingences psychologiques ou matérielles font que certaines personnes ont besoin de davantage de contacts sociaux que d’autres, ou que certaines ne disposent pas d’un bon espace de travail à domicile. « Voilà pourquoi il faut procéder avec des “customisations” par équipe », conclut notre interlocutrice. 

Le Responsable RH doit maîtriser sa matière, mais aussi savoir vendre son entreprise.

- Eddy Debrulle, HR Director, Ageas

Le concept de « smarter together »

Eddy Debrulle reprend : « Pour répondre à tout cela, nous avons développé le concept de “smarter together”, qui désigne l’ensemble des façons de collaborer intelligemment pour créer un environnement de travail permettant non seulement de travailler par objectifs et non plus par heures de présence. Mais surtout de se donner les moyens de remplir ces fameux objectifs. Cette philosophie se décline en quatre lignes directrices. Il faut d’abord avoir un accord clair sur l’organisation de travail et adapter les règlements de travail, les politiques de mobilité, etc. dans le sens voulu. »

« Puis, il importe de repenser les bâtiments pour favoriser les interactions entre les gens et pour créer un environnement de travail motivant. En plus, il faut continuer à investir dans la digitalisation du travail, tant dans les aspects “hardware” que dans les compétences des gens pour les habituer à collaborer dans des environnements virtuels. Ces investissements doivent toucher les bureaux généraux, mais aussi les “home offices” pour que la fameuse flexibilité soit la plus applicable possible. » Enfin, il faut accompagner ce processus de changement tant pour les collaborateurs que pour les managers et garder à l’esprit que le « one size fits all » n’est pas possible. De sorte que chacun dispose de notre confiance pour remplir son régime de travail selon ses modalités idéales. 

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- Eddy Debrulle, HR Director, Ageas

La flexibilité ne connaître frontière?

Mais cette flexibilité peut-elle ne connaître aucune frontière ? Eddy Debrulle ne le pense pas. « Certaines entreprises laissent par exemple à chaque employé le soin de déterminer leur nombre de jours de vacances. Mais des études ont montré que les gens prenaient, en fait, moins de congés. Alors que l’équilibre travail/vie privée nécessite précisément de se ménager suffisamment de moments de repos. »

Enfin, toujours selon Eddy Debrulle, trop de réglementations serait nocif à cette nouvelle manière de travailler. Et donc à l’attraction et à la rétention des talents. « Les idées de lois favorisant par exemple le droit à la déconnexion partent évidemment d’une bonne intention. Mais, au lieu de règlements qui nous forceraient à des solutions uniformes pour tout le monde, je pense que la bonne réponse viendra avant tout des facultés d’adaptation de chacun. » 

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