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IT

La transformation bat son plein !

03.02.2022
par David Hainaut

On le sait, la crise sanitaire a boosté la transition digitale. La majorité des entreprises qui automatisent leurs processus prévoient même de maintenir voire d’accroître leurs effectifs dans un futur proche. Une aubaine pour le secteur de l’emploi.

Accélérateurs de tendances

C’est bien connu, les crises sont souvent des accélérateurs de tendances. Ainsi, selon une récente étude menée en Europe par le (sérieux) cabinet Mc Kinsey, la transformation digitale vient de faire un bon de trois ans dans les entreprises en à peine quelques mois. Mieux encore. Dans la création de produits et de services digitaux, cette progression atteint même… sept ans, si on compare la période avec l’ère pré-Covid19. Un temps pointé du doigt pour son retard en la matière, que notre pays tente de combler. Plus d’un tiers des employeurs belges ont accéléré leur digitalisation au cours de la pandémie, celle-ci ayant favorisé le travail et les collaborations à distance. Augmenté les demandes en ligne, et dopé l’usage des nouvelles technologies. 

Et contrairement à une idée reçue, cette mutation, aussi vaste qu’inédite, créé plus d’emplois qu’elle n’en supprime. Une bonne nouvelle évidemment, pour les futurs analystes, community managers, consultants, développeurs, programmeurs. Et toutes sortes de spécialistes (en sécurité informatique, en cloud computing, en data…), des profils particulièrement recherchés sur marché, en ce moment. « Mais en marge de toutes ces nouvelles fonctions, il y a toute une série de métiers plus traditionnels qui doivent affronter la transformation par le numérique », indique André Blavier, expert à l’Agence du Numérique. « Des journalistes aux médecins, en passant par les commerçants, les opérateurs dans les usines ou même les juristes. »

La transformation numérique, on peut la voir positivement.

- Yves Magnan, Forem

Nouvelles formations ou recyclages des travailleurs

Pour faire face à cette évolution galopante et aux besoins croissants de compétences numériques, le secteur de l’emploi belge s’active, à travers de nouvelles formations ou de recyclages des travailleurs. Ce dont témoigne Yves Magnan, directeur général Produits et Services au Forem. « Il ne sert à rien d’aller contre ce phénomène. Il faut au contraire le voir positivement en l’accompagnant. C’est-à-dire en aidant les entreprises et en investissant dans le développement des compétences des citoyens. Pour faire en sorte que les demandeurs d’emploi, les étudiants et travailleurs des entreprises soient au rendez-vous dans les années qui viennent. » En 2018 en effet, l’organisation patronale sectorielle Agoria le prédisait déjà. Dans moins de huit ans, pour chaque emploi qui disparaîtra, près de trois demandes surgiront.

Deux grands axes

Pour Blavier, l’impact du numérique — « qui a permis à nombreuses entreprises de maintenir une activité au plus fort de la crise » — peut se scinder en deux grands axes. « D’une part, il y a ce qu’on appelle l’optimalisation, qui consiste à poursuivre le travail que l’on fait. Mais encore mieux, encore plus vite et encore plus fort. Et d’autre part, l’effet transformatif qui, pour toute une série d’entreprises, désigne la manière dont elles réussissent à se réinventer grâce au numérique. » Un spécialiste qui souligne l’importance de familiariser les jeunes à l’usage professionnel de l’informatique. Tout en suscitant leur attention sur l’importance de ces métiers dans la société.

Histoire aussi de les rendre plus séduisants. « Derrière de grands groupes connus comme Netflix ou Spotify, il y a des développeurs informatiques, des ingénieurs ou des mathématiciens. En plus d’offrir une garantie d’emploi, ces nouveaux métiers permettent aux jeunes de rapidement se placer au cœur du monde de demain. » L’essor des métiers liés à l’informatique n’en finit pas. Dans les années qui viennent, on verra plus de 300 000 demandeurs d’emploi et travailleurs se reconvertir ou se recycler. Un domaine qui, plus que jamais, reste donc porteur !

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