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RH

Est-ce le moment de prendre un flexi-job ?

07.12.2022
par Sophie Pycke

Les factures explosent et un nombre croissant de gens recourent aux flexi-jobs pour arriver à joindre les deux bouts. Le système des revenus complémentaires non imposés est de plus en plus populaire. Quels sont les avantages et les inconvénients ?

De plus en plus de personnes exercent des emplois secondaires pour arrondir leurs fins de mois. Selon les chiffres de De Tijd, le nombre de flexi-travailleurs a augmenté de 24 % par rapport à l’année dernière, passant de 80 722 en 2021 à 103 946 en 2022. Le système des flexi-jobs a été instauré en Belgique en 2015, spécifiquement à l’intention du secteur de l’horeca, en guise de compensation à l’introduction de la caisse blanche. Il s’est depuis étendu à d’autres secteurs comme les coiffeurs, les boulangers, les salons de beauté et les grandes surfaces.

Les personnes occupées au moins à 4/5e auprès d’un autre employeur au cours du troisième trimestre précédant le flexi-job sont autorisées à percevoir un revenu supplémentaire non imposable, au même titre que les pensionnés. Pour cette dernière catégorie, la prudence est toutefois de mise. En effet, en fonction du régime de pension et du nombre d’années de travail, des revenus supplémentaires trop élevés risquent de réduire le montant de la pension légale. 

Brut = net

Un flexi-job est une forme d’emploi régulier. L’employeur et le salarié doivent respecter des formalités spécifiques et conclure un contrat.  La principale différence avec un emploi ordinaire tient dans l’exonération fiscale. « Le salaire brut est égal au salaire net. Les flexi-salaires ne doivent pas être repris dans la déclaration d’impôts. D’autres types de salaires horaires impliquent en revanche la retenue de la sécurité sociale et du précompte professionnel », explique Tom Dirix, chef d’équipe salaires chez Acerta. « Par ailleurs, les employeurs sont libres de dépasser le salaire horaire minimum de 11,35 euros. Le salaire d’un flexi-travailleur est également ajusté en fonction de l’indexation. D’après les chiffres du Bureau fédéral du Plan, le salaire horaire va encore augmenter de 2 % cette année ».

Le salaire horaire des flexi-travailleurs va encore augmenter de 2 % cette année.

- Tom Dirix, Acerta

Pas d’obligations, mais des droits

Les flexi-jobs semblent être le moyen idéal d’offrir une bulle d’oxygène aux travailleurs en temps de crise, mais ils ont aussi leurs détracteurs. « Les syndicats sont plutôt frileux », indique Geert Vermeir, expert juridique chez SD Worx. « Ils estiment que les flexi-jobs grèvent la sécurité sociale dans la mesure où ils ne sont pas soumis au paiement d’impôts ni de cotisations comme les salaires ordinaires, tout en ouvrant des droits. Ils comptent notamment pour la constitution des droits de chômage et de pension. »

Les flexi-jobs ne sont soumis qu’à quelques restrictions. Ils ne sont possibles que dans certains secteurs ET en marge d’un emploi principal. « Il n’y a donc pas de limite légale au nombre d’heures que vous pouvez prester en plus. Mais vous devez être en mesure d’effectuer correctement votre travail principal », précise Geert Vermeir. « Les employeurs nous demandent régulièrement s’ils peuvent interdire à leurs collaborateurs d’effectuer un flexi-job le dimanche soir, de peur qu’ils ne se présentent pas au travail frais et dispos le lundi matin. Cela n’est pas possible, mais vous êtes bien sûr en droit d’exiger que vos employés fassent leur travail correctement. »

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