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Quid d’une tenue « appropriée » ?

01.09.2021
par Fokus Online

Pas trop court, pas trop décolleté, pas trop moulant, pas trop couvrant. De l’école au monde professionnel, la tenue des femmes est toujours un sujet. Convenable ou pas ? Qui décide, en fin de compte, de ce qui est « approprié » ? 

Dressing des dames

Le dressing de ces dames n’est pas aussi privé qu’il n’y paraît. Tout le monde a une opinion sur ce qu’elles peuvent ou non porter. Crop tops ou oversize, minijupes ou foulards, talons ou baskets… Même au travail, il semblerait que les femmes soient jugées tant sur leur apparence que sur leurs capacités. 

Une enquête de l’association JUMP, menée il y a cinq ans auprès de plus de 3 000 femmes, a montré que 75 % d’entre elles a déjà reçu des commentaires sur sa tenue vestimentaire au travail. « Le port de certains vêtements peut être imposé par la loi en raison de règles de sécurité ou d’hygiène. Cela s’applique alors à l’ensemble du secteur et à tous les employés. Mais la situation est différente lorsqu’il existe des règles floues, voire tacites », affirme Ciska Hoet. Elle est directrice de RoSa, le centre de connaissances sur le genre et le féminisme. « On parle alors de tenue vestimentaire “appropriée”, qui vise souvent un seul groupe. Et qu’entend-on par “approprié” ?

Code vestimentaire tacite

Dans certains secteurs, tels que l’horeca, la consultance et l’accueil, nous constatons que cette notion est interprétée différemment pour les hommes que pour les femmes. Je pense aux hauts talons. Il me semble difficile d’argumenter qu’ils sont plus appropriés que les chaussures plates, et pourtant ils sont parfois exigés. Derrière ce code vestimentaire tacite se cache souvent une image patriarcale de l’apparence que doit avoir une femme pour être élégante et professionnelle. »

Règles rigides

Ces stéréotypes peuvent conduire à des règles très rigides et donc discriminatoires, de sorte que les filles ne sont pas autorisées à montrer leurs épaules et leurs genoux à l’école, alors que les garçons le sont. « Chaque personne doit pouvoir être elle-même et être traitée avec respect, indépendamment de ce qu’elle porte », souligne Ciska Hoet. « Il est donc important que nous continuions à insister sur ce point. Un bon exemple est la lettre écrite par l’étudiante Beatrix Yavuz juste avant les vacances d’été. Dans laquelle elle dénonçait le code vestimentaire discriminatoire de son école. »

Pas seules dans « combat vestimentaire »

Le fait que la lettre ait également incité de nombreux garçons à protester et à se rendre à l’école portant jupes et hauts courts montre que les femmes ne sont plus seules dans leur « combat vestimentaire ». « La prise de conscience est effectivement croissante chez certains jeunes, mais il existe un groupe au moins aussi important qui va dans l’autre sens. Et qui a des idées conservatrices sur les vêtements, la sexualité et les rôles de genre », conclut-elle.

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