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Les questions existentielles s’invitent dans la recherche d’emploi

06.05.2021
par Fokus Online

Le marché de l’emploi connait depuis quelques années un changement certain. Les employés s’interrogent désormais sur l’éthique, au sens large, d’une entreprise avant de s’engager pour elle. Des attentes qui entremêlent leurs valeurs propres et leur désir d’accomplissement professionnel. Christine Thioux, directrice de A-Th, un cabinet en conseil RH et reclassement externe, décrit une tendance toujours plus forte d’obtenir un travail « qui a du sens ». Comme condition pour s’impliquer.

Jeunes générations

Les jeunes générations challengent de plus en plus les organisations dans lesquelles elles souhaitent travailler. Lors d’un entretien d’embauche, il ne s’agit plus de subir une série de questions de la part du recruteur. Mais également de comprendre les valeurs et le projet de l’entreprise pour pouvoir s’y projeter. « Les recrutements sont devenus des rencontres entre deux personnes. Ils vont décider ensemble si elles ont envie d’avoir un projet en commun », explique Christine Thioux. 

Plus philosophique

Les questions des salariés sur leurs contributions à la société à travers leur travail ont été exacerbées ces dernières décennies. Pour deux raisons selon Christine Thioux. Dans un premier temps, la réflexion sur sa place par le travail est devenue plus philosophique. « Il y a vingt ans, lorsque nous aidions quelqu’un à rechercher un emploi, nous nous focalisions sur le côté technique. Avec un bilan de compétence par exemple. » Mais aujourd’hui, il s’agit aussi de demander au travailleur ce qu’il veut faire de sa vie. « C’est-à-dire les valeurs et la contribution que la personne souhaite apporter au monde », explique Christine Thioux. Dans un second temps, la crise sanitaire renforce cette tendance, « y compris pour les personnes de 40 ans et plus ». Selon la directrice du cabinet A-Th. Notamment parce que « beaucoup de personnes se sont questionnées sur le sens de la vie ». 

C’est-à-dire quelles sont les valeurs et la contribution qu’un travailleur souhaite apporter au monde. 

Assurer la sécurité et retrouver un travail

Ces réflexions faites à titre personnel font émerger de nouveaux désirs professionnels. Il faut tout de même établir un processus pour faire de ce changement un succès. Si parfois les salariés parviennent à trouver, dans une recherche classique d’emploi, une entreprise convaincante par son projet et qui fait sens. Ce n’est pas le cas pour tous. « Lorsqu’il ne se retrouve pas dans le projet de l’entreprise, le collaborateur peut se demander s’il peut le faire pour lui-même. S’il ose se lancer comme entrepreneur », souligne Christine Thioux. Pour se lancer comme indépendant, il est conseillé d’amorcer une transition douce. Par exemple en deux temps : assurer la sécurité et retrouver un travail à court terme. Pour permettre une réflexion et la réorientation réussie à long terme. 

Tendance positive

Que ce soit en tant que salarié ou à titre entrepreneurial. Ce questionnement existentiel est décrit par Christine Thioux comme une tendance positive qui permet aux personnes d’effectuer des choix plus en conscience. Et qui poussent les entreprises vers des évolutions, socialement et écologiquement, plus responsables.

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