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L’emploi public version Covid et après…

06.05.2021
par Fokus Online

En matière d’organisation du travail comme dans toutes les autres composantes de notre existence, il y aura bel et bien eu un avant et un après-Covid ! La longueur de la pandémie aura poussé à une vaste réflexion au sujet. Notamment, de ce que pourrait être le télétravail en particulier et l’emploi dans le secteur public en général. 

New Way Of Working

Le monde du travail se voit donc traversé de toutes parts par ce « NWOW », acronyme désignant ce fameux « New Way Of Working ». C’est-à-dire la façon dont nous devrons, tous, réinventer notre façon d’appréhender notre sphère professionnelle au sens large.

« Même si le télétravail existait avant la crise sanitaire dans la fonction publique, la façon dont nous l’appréhendons aujourd’hui va continuer à évoluer », souligne Lauriane Milan. Elle est cheffe de projet télétravail chez talent.brussels, institution spécialiste dans la recherche de nouveaux talents pour la Région bruxelloise. Son collègue, analyste et statisticien spécialisé du secteur, Jean-Yves Makuanga embraie. « En Région bruxelloise, on recensait à peu près 35 % de taux de télétravail dans le secteur public. Nous sommes montés à 50 % durant le confinement, certaines fonctions de terrain n’étant pas télé-travaillables. » Et après ? « Il est temps d’innover dans l’organisation du travail ! », reprend Lauriane Milan. « Nous élaborons un plan d’action régional en ce sens. Qualité de vie au travail, mode de travail hybride avec 3 jours en télétravail et 2 jours en présentiel, davantage de digitalisation de processus. Et accompagnement du changement pour les institutions régionales. »

Bien encadrer le télétravail

Au-delà de cette circulation d’informations, c’est à une réflexion plus large concernant l’ensemble des conditions de télétravail et leur encadrement qu’il faudra se livrer. « De fait ! » confirme Jean-Yves Makuanga. « Entrent en ligne de compte des questions concernant l’ergonomie du bureau à domicile. Ainsi que le confort de l’espace dédié au travail. Il faut non seulement avoir accès au bon matériel informatique, mais aussi savoir l’utiliser ! » On entre donc là de plain-pied dans cette fameuse « fracture numérique » qu’il faudra combler grâce à des formations. « La Région investit en continu dans la formation des membres de son personnel. Au pic de la crise, des formations sur le management à distance par exemple ont été proposées pour permettre à chacun de rebondir au mieux durant la pandémie. »

L’enjeu est de trouver un équilibre entre le travail en présentiel et à distance pour sauvegarder un esprit d’équipe collaboratif et le lien social au travail.

- Lauriane Milan, cheffe de projet télétravail, talent.brussels

Réponse universelle

La période actuelle nous a aussi montré que le télétravail, même quand il était possible, ne constituait pas la réponse universelle à tous les maux. Loin de là même… « Les arguments favorables au télétravail ont aussi leur pendant en faveur du travail en présentiel », précise Lauriane Milan.

« Il s’agit, par exemple, du trajet vers le lieu de travail devenu inexistant. Et désormais souvent considéré comme un temps de travail additionnel, des coûts énergétiques liés au travail à domicile, de la communication entre les gens présents au bureau et ceux restés chez eux. Ou encore de la conciliation entre travail et vie privée, qui est perçue meilleure pour 18 % des agents. Et la séparation entre les deux plus difficile pour 11 % d’entre eux, d’après notre enquête (https://talent.brussels/fr/nwow ). L’enjeu est de trouver un équilibre entre le travail en présentiel et à distance pour sauvegarder un esprit d’équipe collaboratif et le lien social au travail. »

Accentué durant les confinements

Tout cela sans compter que la gestion même du travail va se voir, elle aussi, bouleversée par le télétravail, même quand il ne sera choisi qu’en partie. « Le management par objectif fonctionnait déjà, mais souvent de façon informelle. Il s’est accentué durant les confinements.  Il faudra mettre en place de nouvelles guidelines dans le management d’équipe, bienveillant et qui respecte le droit à la déconnexion. »

De nouveaux profils à l’horizon !

Et puis, au-delà du télétravail, le secteur public a expérimenté un autre effet de la période actuelle. « La pandémie, et son effet dévastateur envers les indépendants et les salariés du privé, pousse de plus en plus de gens à se tourner vers un emploi dans le secteur public », précise Jean-Yves Makuanga. « Nous attribuons ce phénomène à un désir de davantage de stabilité dans son emploi. Le point positif de tout cela est que nous voyons maintenant passer des profils plus spécifiques et expérimentés. Le secteur public attirait moins auparavant. C’est une bonne chose ! À nous de les convaincre de rester :  la fonction publique régionale est un employeur attractif. » 

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