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Le train à grande vitesse voit le bout du tunnel

09.09.2021
par Fokus Online

Faut-il encore le rappeler ? La récente pandémie de Covid 19 aura eu un impact catastrophique sur le tourisme, les voyages et la mobilité en général. Le secteur ferroviaire à grande vitesse européen n’a bien évidemment pas été épargné.

Plus grande et plus grave crise

Bruno Dierickx, le Marketing et Commercial Director de Thalys, ne mâche pas ses mots : « Le secteur vient de connaître sa plus grande et plus grave crise, tant par son ampleur que par sa durée. » Qu’il s’agisse de Thalys, d’Eurostar ou d’autres compagnies, toutes se sont ainsi retrouvées dans le rouge en 2020.

Pourtant, après plus d’un an et demi de marasme économique, le secteur tend à voir le bout du tunnel. Certains, comme Bruno Dierickx, envisagent même un avenir plutôt serein. Et c’est notamment de la progressive conscientisation écologique que le directeur commercial tire son optimisme. « Aujourd’hui plus que jamais, tout le monde est conscient qu’un changement de notre mode de vie est nécessaire. » Dans ce futur plus durable, le train international à grande vitesse, plus écologique que la voiture et l’avion, a tout à fait sa place. « Voyager en train à grande vitesse, c’est diviser par 25 ses émissions de CO2 par rapport à l’avion et par 13 par rapport à la voiture. Le secteur a d’ailleurs déjà connu un rebond cet été grâce aux voyages de loisir ».

À l’inverse des trajets en voiture ou en avion, les voyages en train permettent de travailler, de préparer une réunion, de discuter ou encore de jouer en famille en toute sérénité.

— Bruno Dierickx Marketing et Commercial Director Thalys

Marqué par son envie d’aller de l’avant

Le secteur ferroviaire a toujours été marqué par son envie d’aller de l’avant. « L’innovation est dans notre ADN, mais elle n’est plus dans la recherche de vitesse. Aujourd’hui, elle est dans la qualité de l’expérience client, la digitalisation et la recherche de solutions de mobilité toujours plus respectueuses de la planète. Les maîtres mots sont « évolution » et « adaptation », certaines sociétés l’ont déjà bien compris : « Le lancement de nos rames entièrement modernisées cet été est un exemple pour l’esprit innovateur du secteur : plus de confort, plus d’information à bord et une baisse de 10 % des émissions de CO2 par passager et par kilomètre. »

Le développement de partenariats avec les compagnies aériennes, pour favoriser le transfert modal de l’avion vers le train à grande vitesse, en est un autre. La digitalisation, elle aussi, joue un rôle important : « Le secteur a plus que rattrapé son retard. » WiFi disponible dans tous les trains, applications mobiles riches (achats et échanges, 100 % e-ticket et e-press pour moins de papiers…), rendent aujourd’hui l’expérience des voyageurs de plus en plus fluide et intuitive.

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Aspect à ne pas négliger

Un aspect à ne pas négliger, selon Bruno Dierickx : « Avec les mesures sanitaires, les voyages sont plus stressants qu’auparavant. Une réassurance maximale est donc de mise. » Flexibilité d’échanges de billet, application des gestes barrières, tests de climatisation et intensification du nettoyage de toutes les surfaces. Rien n’est laissé au hasard pour offrir une expérience client idéale.

« Pour inciter les gens à reprendre le train, il est également important de multiplier des gestes de générosité. La population de loisir augmentant, il va de soi que nous essayons de la fidéliser le plus possible. »

Voyages d’affaires

Mais qu’en est-il de l’avenir des voyages d’affaires ? Le télétravail pourrait-il leur faire de l’ombre ? Là encore, le directeur commercial se veut rassurant. « Il y a une véritable nécessité de retrouver le contact humain. » De plus, un autre élément (et non des moindres) est en jeu : la réappropriation de la richesse de l’échange. « Dans les visioconférences, nous ne couvrons plus que le seul sujet de la réunion et c’est bien trop peu pour tisser les liens entre collègues, mais aussi et surtout pour traiter les problèmes qui ne se verront que bien plus tard par manque de communication », explique-t-il. Sans parler de la difficulté de créer de la valeur ajoutée dans certaines entreprises ainsi que celle d’organiser du mentoring pour des employés à distance. « Les voyages d’affaires ne peuvent donc que reprendre. » Et même si ces derniers ne retrouvent pas le chemin des gares de la même manière qu’avant 2019, Bruno Dierickx estime que les voyageurs de loisir prendront le relais. « L’avenir s’annonce prospère. »

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Marketing et Commercial Director Thalys

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