accélération digitale
Business

Une accélération digitale dans le public

25.02.2021
par Fokus Online

Si la crise du coronavirus a porté un coup dur à de nombreux secteurs d’activité du pays, elle a aussi permis d’améliorer ou d’accélérer certains processus qui, par le passé, tardaient à s’implanter. Comme la transformation numérique des services publics bruxellois.

« La crise sanitaire actuelle est triste à de nombreux égards, mais elle a offert une accélération digitale au niveau technologique et de l’informatisation des pouvoirs publics », affirme Nicolas Dupuis, responsable du service informatique chez Innoviris. « Là où l’on disait souvent que le public était un peu à la traîne par rapport au privé, cela a changé la donne. »

Plan stratégique de digitalisation

Institut régional pour la recherche et l’innovation, Innoviris collabore principalement avec les entreprises, les acteurs du monde académique et de la recherche, le secteur non-marchand et les acteurs de sensibilisation aux sciences… « Il y a quelques années, le conseil de direction m’a confié la tâche d’élaborer un plan stratégique de digitalisation à long terme. En 2019, j’ai proposé un plan sur quatre ans destiné à rendre notre institution totalement digitale, à tous points de vue : infrastructures, processus internes et externes, applications, etc. Nous avions donc déjà commencé à travailler sur tous ces aspects, étape par étape, afin de laisser le temps d’absorber les changements. »

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La période du Covid a favorisé une certaine communauté entre les équipes informatiques et, notamment, entre les IT Managers.

Changements numériques

Face à la crise, la voie express a subitement supplanté le rythme de croisière. « Nous avons accéléré le processus en mettant un grand nombre d’outils en place. Tout s’est relativement bien passé, mais nous avons péché au niveau de la gestion du changement et de l’appréhension des outils par les agents d’Innoviris », reconnaît l’IT Manager. « D’un côté, c’est favorable d’avoir eu la possibilité de tout mettre en place aussi rapidement, d’autant que tous les changements numériques étaient connus et attendus, une accélération digitale, mais, d’un autre côté, la communication et les formations insuffisantes autour des nouveaux outils ont demandé beaucoup d’énergie aux collaborateurs qui ont dû les appréhender par eux-mêmes pendant la période du Covid. »

Disparition du document papier, généralisation de la signature électronique, digitalisation des processus internes, outils de vidéoconférence figurent parmi les innovations digitales majeures apparues, une accélération digitale depuis mars dernier. « Nous avons aussi travaillé activement en collaboration avec le Centre d’Informatique pour la Région bruxelloise (le CIRB) pour permettre à nos bénéficiaires de soumettre et de suivre leurs dossiers de financement en ligne, pour une partie de nos actions. Cela a été possible grâce à l’enrichissement d’IRISbox, le guichet électronique de la Région de Bruxelles-Capitale, qui propose des services régionaux et locaux en ligne pour les citoyens et les entreprises. »

 

« Là où l’on disait souvent que le public était un peu à la traîne par rapport au privé, la crise sanitaire a changé la donne. »

Nicolas Dupuis, responsable du service informatique chez Innoviris

Le contexte sanitaire

Selon Nicolas Dupuis, le contexte sanitaire a permis de nouer des partenariats qui, en d’autres circonstances, n’auraient peut-être pas été possibles ou, du moins, si effectifs. « Il existe beaucoup d’institutions publiques à Bruxelles, grandes et petites. La période du Covid a favorisé une certaine communauté entre les équipes informatiques et, notamment, entre les IT Managers. Nous avons travaillé ensemble sur différentes problématiques, observé comment réagissaient les gens et, en fonction, proposé des solutions. Là où, d’ordinaire, chacun aimait travailler un peu à sa manière de son côté, ici, nous avons vu naître un grand élan d’entraide tel que je n’en avais jamais perçu auparavant. »

Les premières interrogations

À l’heure où l’on prépare l’après-crise sanitaire, les premières interrogations se posent : reviendra-t-on aux fonctionnements antérieurs ? Conservera-t-on les nouveautés en l’état ? Optera-t-on pour des solutions hybrides ? « Il est difficile de prédire l’avenir, nos décisions découleront notamment des résultats du feedback de nos collaborateurs et de nos partenaires. Les défis, au-delà du retour au bureau, seront les outils que l’on mettra en place pour communiquer encore plus efficacement, en interne, avec nos bénéficiaires, et entre les différentes administrations publiques. »

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