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Pourquoi l’informatique peut-elle améliorer le secteur de la vente au détail

Une chaîne de magasins de détail n’est peut-être pas la première chose que l’on associe à l’informatique et aux technologies de pointe et innovantes. Et pourtant, ils jouent un rôle crucial dans l’optimisation des processus logistiques et de l’expérience client, par exemple. Deux spécialistes en la matière exposent les défis et les opportunités allant de pair avec le travail dans ce type d’environnement.

L’informatique et la numérisation dans le secteur de la vente au détail se résument grosso modo aux trois E : plus d’Efficacité, plus d’Efficience et une meilleure Expérience tant pour le client, le collaborateur et le partenaire que pour le fournisseur. Le projet Colruyt, dans lequel la SCFP (Supply Chain Food Platform) a été mise en place en reliant le SPAR RPGC (Retail Partners Colruyt Group) au système de gestion d’entrepôt de Colruyt en est un bel exemple.

Thomas Van de Poel et Douwe Homminga ont collaboré à ce projet informatique de logistique interne au sein de la division Colruyt Group IT respectivement pendant six ans, en tant que Senior Solution Analyst et pendant cinq ans, en tant que Senior Software Engineer. Mais avant d’approfondir la question, en quoi consistent concrètement ces deux fonctions ?

Attentes et possibilités

« La fonction de Software Engineer est assez large, mais je m’occupe essentiellement de toutes les questions techniques complexes », explique Douwe Homminga avec humour. « J’assume la responsabilité de préparer l’architecture conjointement avec les analystes logiciels. Au cours de la phase de développement, je rencontre très souvent les autres ingénieurs pour suivre la situation. Je suis donc moins impliqué dans le développement en lui-même. »

« En qualité de Senior Solution Analyst, dans le cadre de ce projet au sein de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, je suis chargé de traduire l’architecture en adaptations effectives au niveau des processus et des systèmes ayant un impact sur l’utilisateur final », précise à son tour Thomas Van de Poel. « C’est pourquoi nous commençons par nous mettre d’accord avec les utilisateurs finaux : quelles sont leurs attentes et les possibilités dans les lignes architecturales préétablies, à quelles exigences devons-nous répondre, quel compromis pouvons-nous trouver, etc. Ensuite, nous cherchons un moyen de transposer ces besoins de l’entreprise en langage informatique – bref, nous faisons en sorte que Douwe et ses collègues puissent se mettre au travail sur cette base (rires). Dans le cadre de ce projet concret, j’étais le Senior Solution Analyst en chef et j’assumais un rôle de coordination dans le sens où j’orientais moi aussi le travail des collègues. J’ai travaillé cinq ans au total sur ce projet. Il a été livré en mars, même si nous continuons, aujourd’hui encore, à régler des problèmes supplémentaires. »

Migration vers de nouveaux systèmes

C’est pour cette même raison que nous avons procédé nous-mêmes à l’extension de grande envergure du système logistique du Colruyt Group.  Actuellement, plusieurs synergies sont possibles entre les deux systèmes d’approvisionnement. Il est également plus facile de retracer les choses et de régler les problèmes dans des systèmes qui fonctionnent en parallèle ou de concevoir une solution intéressante et faisable pour toutes les parties.  Une solution qui, de cette manière, peut aussi générer beaucoup plus d’impact, à plus grande échelle. »

Nous continuons, aujourd’hui encore, à œuvrer à l’efficacité de l’approvisionnement, car les clients ne sont pas des robots qui commandent systématiquement la même chose.

Une salade fraîche

Pourquoi se concentrer sur les denrées alimentaires ? Est-ce parce qu’il s’agit d’un groupe de produits pour lequel l’efficacité logistique est une nécessité absolue en termes de fraîcheur et de sécurité ? « Cet aspect est évidemment intervenu, mais nous avons surtout voulu délimiter clairement les choses », comme l’indique Douwe Homminga. « Il était en outre extrêmement intéressant de rechercher, dans certains groupes de produits pour lesquels la fraîcheur est cruciale – la salade, par exemple – un équilibre et une fréquence qui n’entraînaient pas un approvisionnement excessif des magasins, mais pas de sous-approvisionnement non plus, afin d’éviter autant que possible le gaspillage. Sans oublier notre empreinte écologique : aujourd’hui, ce n’est plus possible, en tant que détaillant, de justifier du gaspillage excessif dans ses produits frais. »

« Nous avons pu ensuite appliquer ces connaissances à d’autres types de produits frais. Ce n’est pas une mince affaire, car cela nécessite énormément de données. Par exemple, le beau temps au cours d’un week-end et donc le fait que les clients seront très nombreux à faire un barbecue – il faut alors évidemment en tenir compte dans le réapprovisionnement automatique des magasins en ce qui concerne les produits liés au barbecue. Mais les magasins peuvent bien sûr aussi ajuster leurs commandes et ne pas recourir à l’approvisionnement automatique. Bien que la plupart d’entre eux s’en abstiennent. Le réapprovisionnement automatique représente, en effet, un énorme gain de temps et d’efficacité, car la vente au détail enregistrée mènent automatiquement à des prévisions exactes. »

L’efficacité logistique est une nécessité absolue, si l’on veut conserver sa position de leader.

Système de cartes perforées

Dans un secteur extrêmement concurrentiel tel que celui de la vente au détail en Belgique, avec plusieurs grands et plus petits acteurs, disposer d’un système logistique efficace et de pointe est certes un énorme atout. « Il s’agit de toute façon d’une nécessité absolue, si l’on veut conserver sa position de leader », confirme Douwe Homminga. « Mais ça a toujours été, vraiment depuis le tout début, la force du Colruyt Group. Après l’annonce du plan Marshall dans les années 50, Colruyt a misé au maximum sur un approvisionnement efficace des magasins. Colruyt a également été le premier à comprendre les avantages de l’ordinateur et des possibilités d’enregistrement offertes par l’électronique et a purement et simplement joué un rôle révolutionnaire avec son système de cartes perforées. C’est ainsi que la chaîne a réussi à miser de plus en plus sur l’efficacité et à prévoir pour chaque magasin les produits qui seraient vendus, en quelles quantités, car le calcul était effectué de manière centralisée. Nous continuons, aujourd’hui encore, à œuvrer à l’amélioration de nos systèmes logistiques, car les clients ne sont pas des robots qui commandent systématiquement la même chose et nos systèmes doivent rester à jour. Dans un pays comme la Belgique, avec ses embouteillages, arriver à livrer les produits juste à temps dans les magasins reste en outre un défi. Il faut parfois livrer très tôt le matin mais, dans ce cas, il faut également prévoir des camions assez silencieux. Autrement dit, il faut tenir compte de nombreux éléments. Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers, si nous voulons maintenir la performance de notre chaîne d’approvisionnement. Nous ne pouvons pas juste installer un grand entrepôt à côté de chaque magasin. Nous devons donc pouvoir compter sur notre logistique. »

« Il ne faut pas oublier non plus que parallèlement aux problèmes de trafic, nous devons actuellement tenir compte de la pénurie sur le marché », ajoute Thomas Van de Poel. « Je pense alors surtout à la difficulté de trouver des magasiniers qualifiés, à l’heure actuelle. Dès lors, plus la chaîne d’approvisionnement est efficace et dispose d’un bon soutien informatique et numérique, plus on peut décharger l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. C’est pourquoi l’historique du groupe en matière d’efficacité logistique est une bonne chose. »

Rôle central de l’ordinateur

Le rôle de l’informatique dans le domaine de la logistique est indéniable. Pourtant, rares sont ceux qui associent le secteur de la vente au détail à l’informatique. Les deux hommes trouvent tous deux cela bien regrettable. « Surtout, comme je l’ai déjà indiqué, parce que l’accent a été mis sur l’informatique depuis le tout début », affirme Douwe Homminga. « L’informatique peut vraiment favoriser la croissance d’une chaîne de magasins de vente au détail. Ou pensez-vous que le rôle central de l’ordinateur dans chaque magasin Colruyt soit un hasard ? On pouvait et on peut toujours dire littéralement que l’ordinateur est l’axe qui fait tourner le magasin. Cela a également montré que nous misons pleinement sur la technologie, dans notre activité de vente au détail. Aujourd’hui, ces serveurs, unité centrale et ordinateurs sont cachés mais, au fond, notre système de caisse est un grand ordinateur fabriqué par nos soins. »

« C’est l’une des premières choses qui m’a frappé, lorsque je suis entré en service chez Colruyt, à l’époque », ajoute Thomas Van de Poel. « La fierté qui règne toujours au sujet de ces cartes perforées d’antan. Car nous avons été les premiers à les utiliser en tant que détaillants. Cela semble bien sûr anodin actuellement mais, à l’époque, c’était vraiment progressiste. Aujourd’hui, j’éprouve cela aussi en tant que Senior Solution Analyst : le sentiment d’apporter ma contribution à cet héritage impressionnant. L’informatique est peut-être plus discrète chez un détaillant que dans une entreprise de création de sites web, mais elle est néanmoins tout aussi importante. Des centaines d’applications internes fonctionnent, jour après jour, pour commander le système logistique. »

Nous ne pouvons pas juste installer un grand entrepôt à côté de chaque magasin.

« Vous savez, la logistique est en soi quelque chose de très simple : acheminer un produit d’un point A à un point B, où le consommateur final l’achète ensuite », conclut Thomas Van de Poel. « Mais la complexité sous-jacente est tellement grande et, en même temps, si intéressante. En fin de compte, cela revient à transformer le bon sens en applications informatiques. Y parvenir apporte énormément de satisfaction. »

22.06.2022
par Fokus Online

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Le groupe Colruyt est actif dans la distribution de produits alimentaires et non alimentaires en Belgique, en France et au Luxembourg, avec plus de 600 magasins propres et environ 580 magasins affiliés. En Belgique, il s’agit de Colruyt, OKay, Bio-Planet et Dreamland. Le groupe est l’actionnaire majoritaire de la chaîne qui comprend ZEB, ZEB For Stars, The Fashion Store et PointCarré. Solucious fournit des produits pour la restauration et la vente au détail à des clients professionnels en Belgique. Le groupe compte plus de 30 000 employés. Colruyt Group IT emploie lui-même pas moins de 2000 personnes en Belgique, en France et même en Inde.

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