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Connecté partout où je vais !

31.03.2021
par Julie Garrigue

Cher promeneur du dimanche, cher sportif du quotidien, cher addict de l’extrême, les IoT ont envahi vos pratiques outdoor. Ne le cachez pas, on vous suit à la trace, on sait tout de vos sessions : GPS, GSM, montre, app, vous êtes ultra connectés, en salle comme en pleine forêt.

On a pu penser un temps que l’électronique resterait enfermée dans les salles de sport. Et non ! Orientée résultats, de plus en plus mobile et discrète, la technologie suit désormais les sportifs dans tous les types de pratique outdoor.

Usage de technologie

Laurent Baijot est le co-fondateur et CEO de Formyfit. C’est une application belge de coaching et conseils en sports et course à pied. C’est davantage le type de sportif que le type d’activité qui détermine l’usage de technologie ou non. « Il y a plusieurs personnalités parmi nos users. Il y a d’abord les achievers, qui veulent pouvoir comptabiliser leurs efforts et se mettre au défi. Les applications leur permettent de comparer leurs performances d’une semaine à l’autre. On a également des personnes sédentaires, qui souhaitent se remettre en forme. Au-delà de cela, il y a l’aspect communautaire : partager une séance et obtenir la reconnaissance des pairs. C’est un peu comme passer la ligne d’arrivée d’un marathon, applaudi par une foule. »

Strava

Strava est le leader du marché en matière d’activités connectées en extérieur. L’application permet d’enregistrer sa session et offre la possibilité de se comparer aux autres. On peut parler d’un véritable réseau social, et ce n’est pas la seule App fonctionnant sur ce principe.

No pain, no gain

« Dans la plupart des App, on pousse les gens toujours plus loin dans ce concept du ’’no pain, no gain’’, dans l’idée de dépassement de soi à chaque séance », analyse L. Baijot. Le risque derrière cette course effrénée, c’est la blessure ou la perte de motivation. « Avec Formyfit, on souhaite s’inscrire dans une logique différente. On mesure chez nos utilisateurs leur niveau de forme au travers d’un test de VMA (vitesse maximale aérobie) puis l’indice d’endurance. Ca diffère entre deux personnes possédant la même VMA. Notre algorithme propose ensuite un plan d’entraînement individualisé qui permette de progresser et s’améliorer sans brûler les étapes, sans se faire mal. Une méthode utilisée par le vainqueur de l’édition 2019 des 20km de Bruxelles, Valentin Poncelet. »

La plupart des App pousse les gens toujours plus loin dans ce concept du ’’no pain, no gain’’, dans l’idée de dépassement de soi à chaque séance.

— Laurent Baijot, co-fondateur et CEO, Formyfit

Ressources technologiques

Avec autant de ressources technologiques à sa disposition, le sportif devrait donc pouvoir se prémunir contre la blessure. Et pourtant… L’ultra-traileur, coach et kiné Andréa Braga accompagne des coureurs et traileurs, élites comme débutants. Il identifie une 1ère raison à cela, la fiabilité de certains équipements. « Pas mal de sportifs investissent dans du matériel qui ne leur sert pas à grand-chose. Soit parce qu’il n’est pas très précis, comme le cardiofréquencemètre des montres avec capteurs au poignet. Soit parce qu’ils ne savent pas comment interpréter les données recueillies. »

Remplacer les sensations

Mais la vraie raison selon lui, c’est qu’un ordinateur ne peut pas remplacer les sensations du coureur lui-même. « Parfois le ressenti est en décalage avec la fréquence cardiaque et les autres données recueillies parce qu’on est fatigué. Il faut savoir prendre du recul par rapport à ces chiffres parce qu’ils ne tiennent pas compte de la fatigue physique et mentale. Due à la vie familiale et professionnelle. » Prise avec précaution, la technologie et un application ont aussi de nombreuses choses à apporter. Et notamment, pour A. Braga, les fonctions GPS ainsi qu’une certaine éducation.

« Toute cette technologie a démocratisé l’accès aux données. Ça permet de quantifier et d’optimiser l’entraînement. Pour les débutants par exemple, ça peut être pédagogique d’avoir un cardiomètre. Pour apprendre à reconnaître les zones d’effort et de fréquence cardiaque. » Le sport outdoor connecté, oui à condition de s’écouter. Et surtout de lever les yeux du GSM et de la montre pour profiter des paysages.

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