gestion de bâtiment
Business

Et si on écoutait ce que nos bâtiments ont à nous dire?

29.06.2020
par Fokus Online

Les nouvelles technologies ont fait une entrée fracassante dans l’immobilier d’entreprise. L’avènement du « bâtiment intelligent » a de l’avenir, car il bénéficie à tous les acteurs qui l’investissent, tant sur le plan social que financier.

Le point commun entre une habitude et un bâtiment ? Il n’est, en théorie, pas facile de les faire bouger. Pourtant, il semblerait que le domaine de la gestion des espaces de travail, un peu en retard sur d’autres secteurs en matière d’innovation, soit en train de connaître un changement fulgurant.  « Depuis quelques années, il est devenu assez facile d’équiper les bâtiments de capteurs sans fil pour récolter des données », explique Eric Van Bael, CEO de Spacewell. « Il s’agit principalement d’informations sur l’occupation, et sur ce qu’on appelle le confort, c’est-à-dire la température, l’humidité et le taux de CO2. Si on ajoute à cela les progrès faits dans l’accessibilité des données (open data), nous sommes face à une révolution importante. »

Corréler les données récoltées

Mais un bâtiment est-il intelligent uniquement parce qu’il capte de l’information ? Non : il faut encore savoir lire et corréler les données récoltées de manière utile. « Cela peut revêtir deux grands aspects », nous explique Steven Lambert, le directeur opérationnel de Spacewell. « D’une part, il est possible de créer, via des logiciels, des tableaux de bords qui éclairent le gestionnaire sur différents facteurs, comme le taux d’occupation ou le bien-être des collaborateurs. D’autre part, on peut, grâce à l’info récoltée, déclencher automatiquement des actions préventives en temps réel. »

Exemple : le lancement d’une alerte lorsque des employés sont trop nombreux dans une pièce et risquent de mettre à mal le principe de distanciation physique. De manière plus générale, les données issues des capteurs permettraient en fait de rencontrer trois besoins actuels du monde du travail : « l’optimisation de l’occupation des espaces sans diminuer le bien-être des travailleurs, la maintenance proactive à distance, et le suivi des mesures de sécurité et d’hygiène dans un monde touché par un virus. »

« Il n’est jamais trop tard pour rendre un bâtiment intelligent. »
Steven Lambert, directeur opérationnel de Spacewell

Un avenir brillant pour le smart building

« Saviez-vous que, dans le cycle de vie d’un bâtiment, 80 % des frais sont liés à sa gestion ? » interroge Eric Van Bael. Voilà qui pourrait expliquer en partie l’intérêt croissant des gestionnaires de bâtiments pour des technologies de maintenance proactive. Une proactivité que l’utilisation d’un jumeau numérique –plan en 3D auquel sont rattachées des données concernant chaque élément constitutif –pourrait permettre avant même la construction du bâtiment. « Si on obtient ces données lors de la conception, on peut très bien établir à l’avance le budget de maintenance sur 30 ans », s’enthousiasme Steven Lambert. « C’est une perspective totalement inédite et qui implique le facility manager dès le début de projet ! Toutefois, il est également important de dire qu’il n’est jamais trop tard pour rendre un bâtiment, même existant, intelligent. »

On l’aura compris, le « smartbuilding » a de beaux jours devant lui, d’autant que, s’il fait gagner de l’argent aux propriétaires, chefs d’entreprises et fournisseurs de services, il vise aussi directement l’amélioration du bien-être des travailleurs. « Les grandes entreprises ne sont par ailleurs pas les seules à s’intéresser au sujet », explique Eric Van Bael. « Beaucoup de start-up misent sur la flexibilité de l’espace de travail et sont donc également demandeuses. Et c’est d’autant plus vrai avec la crise sanitaire… »

A propos de…

Au sein du groupe allemand Nemetschek, la division Spacewell est spécialisée dans la gestion des bâtiments en phase d’exploitation. Grâce à la récolte et au traitement de données clés, Spacewell entend booster l’intelligence du portefeuille immobilier d’un client, dans le but de créer des espaces de travail flexibles, agréables et rentables. La société, qui emploie 300 personnes, se distingue par le déploiement de technologies standardisées de pointe, mais aussi de conseillers experts dans différents domaines.

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