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Comment deviendrez-vous chef d’entreprise ?

11.09.2020
par Fokus-online.be

Reprendre ou créer une entreprise, vous y avez pensé ? Elle est coordinatrice du Hub Transmission de la Chambre de commerce de Bruxelles (BECI). Il y est en charge du développement du pôle « starters » (BECI). Entretien croisé en 3 questions, avec Salima Serouane et Davy Courteaux.

Quels avantages et quels inconvénients pour chacune des options ?

Salima Serouane : « L’avantage d’une reprise, c’est que le nom est connu, l’activité a une histoire, l’enseigne a une réputation et le staff est déjà opérationnel. Autant de démarches qu’un repreneur n’a plus entreprendre. Quant aux inconvénients… Le temps et l’argent : une transmission, ça se prépare. On ne se réveille pas un jour en se disant qu’on veut acheter et hop ! C’est un projet qui demande 2 à 5 ans pour aboutir et qui a un coût important. Le fait qu’une équipe soit déjà en place peut aussi devenir une difficulté. Si elle n’a pas envie d’un nouveau patron, il naître une forme de résistance. Reprendre une entreprise est un défi de longue haleine. »

« L’avantage d’une reprise, c’est que l’enseigne a une réputation, l’activité, une histoire et que le staff est déjà opérationnel. »

Salima Serouane, Hub Transmission, BECI

Davy Courteaux : « Côté création, les avantages sont à l’opposé de ceux qu’énonce Salima. On peut partir d’une page blanche, créer son propre projet, à moindre coût et très rapidement. Celui qui a déjà notaire, comptable et banquier peut presque le faire en 24h. Quand on démarre avec zéro expérience, le fait de créer permet de se donner le temps d’expérimenter, d’apprendre et de lancer cette aventure. D’un autre côté, il faut avoir conscience du temps et de l’énergie que demandent la création d’une entrepreneur et d’une image de marque. La recherche des bons partenaires et des bons collaborateurs. »

Quelle aventure correspond à quel profil ?

Salima Serouane : « Jusqu’à il y a 1 an ou 2, on était dans le schéma classique, hérité des baby-boomers, pour les reprises. Les cédants étaient des hommes de 55-65 ans arrivant en fin de carrière. Les repreneurs, plus jeunes, voulaient se donner l’occasion d’un one-shot avant la pension. Mais on prend conscience aujourd’hui d’une mouvance liée au développement personnel et aux questions existentielles. Les 40-45 ans, qui arrivent à un moment de leur vie où ils n’en peuvent plus du salariat. Ils veulent changer de vie et se lancer dans l’entrepreneuriat via la reprise. »

« Côté création, on peut partir d’une page blanche, créer son propre projet, à moindre coût et très rapidement. »

Davy Courteaux, pôle « starters », BECI

Davy Courteaux : « Quand on parle de starters, on a l’image d’entrepreneur très jeune, ce n’est pourtant pas toujours le cas ! Parmi les profils récurrents en création d’entreprise, il y a les personnes d’une cinquantaine d’années. Ils ont une carrière de salarié et décident de se lancer lorsqu’elles trouvent moins facilement de places sur le marché du travail. On voit également de plus en plus de femmes aussi. Ils souhaitent donner un nouveau sens à leur vie, une fois les enfants partis. On reçoit beaucoup de personnes sans diplôme. Ils voient la création d’entreprise comme une alternative pour s’en sortir. Le 4e profil sont les jeunes diplômés, avec une première expérience professionnelle ratée ou qui ne trouvent pas ce qu’ils cherchent dans leur secteur. »

Qu’est-ce qui doit présider au choix finalement ? 

Davy Courteaux : « Je différencie 3 types de motivation ! Le businessman, un entrepreneur qui veut faire du cash. L’entrepreneur habité par une vision qui veut apporter un « mieux » au monde. Et le troisième, guidé par une sorte de revanche sur ses parents ou son ancien patron qui, soit échoue, soit retourne au salariat après avoir prouvé qu’il en était capable. »

Salima Serouane : « Côté reprise, on est soit en présence d’un concurrent qui veut faire de la croissance externe, soit d’un entrepreneur qui acquiert. Parce que créer est presque impossible. Comme dans le cas d’un secteur d’activité déjà bien occupé par exemple. Un dernier profil serait celui qui ne se voit plus dans le salariat et pour qui la reprise peut être un challenge. »

Et vous ? Qui serez-vous ?

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