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Diversifier la mise, lisser le risque

28.01.2021
par Julie Garrigue

On nous parle de l’investissement comme d’un nécessaire de survie en cas de coup dur, d’un bas de laine pour petit malin. Ou d’un tremplin économique pour vrai filou. Pourtant, le risque reste omniprésent à chaque placement, quel que soit le produit. Une stratégie maligne ? La diversification.

Yoann Lopez est ce qu’on appelle un Do It Yourself investor : c’est-à-dire un particulier qui a fait le choix de gérer seul son portefeuille financier. Directeur marketing jusqu’à l’été dernier, il s’est lancé dans une nouvelle aventure pour partager son parcours l’été dernier. Chaque semaine, il informe et partage ses expériences d’investissement via Snowball, une newsletter. Il aide d’autres à s’y retrouver dans la masse d’informations contradictoires et opaques d’internet. Sa stratégie ? La diversification de son portefeuille d’investissement.

Sécuriser sa situation d’abord

« La première règle, c’est de ne pas investir d’argent que vous n’êtes pas prêt à perdre. Il ne faut pas se mettre en danger et toujours garder un matelas de sécurité. Cela peut prendre la forme d’une épargne à la banque, ce type de comptes bénéficie d’avantages fiscaux. » Si ce type de placement ne propose pas les meilleurs rendements, on comprend qu’il est possible d’investir à partir de quelques euros.

« Il faut apprendre à garder son sang-froid. Quand on parvient à se détacher de ses émotions, on prend les meilleures décisions. »

Yoann Lopez, Snowball

« Les gens pensent à tort qu’il faut un minimum de 500 €/mois pour commencer à investir. Sauf qu’aujourd’hui, il existe de nouveaux outils, qui proposent l’achat de fractions d’actions (fractional share investing). On peut investir même 1 €/mois. D’autres outils proposent des fractions de lingots d’or ou autres. J’ai par exemple investi dans un tableau du peintre et graveur Pierre Soulages. Mais ça peut être du Andy Warhol ou du Money… »

Investir lentement, mais sûrement

Possible donc d’investir de très petites sommes, parce que DIY Investor le rappelle. Investir, c’est se construire un patrimoine sur le long terme. « En regardant la bourse de ces 20 ou 30 dernières années, un investissement mensuel d’à peine 50 € chaque mois, aurait fait une très belle plus-value. Malgré les oscillations du marché. »

Contrôler ses émotions

Et le vacillement des marchés, incessant, fait partie du jeu, autant l’accepter dès le départ, ce qui n’est pas évident. « Quand en mars, le marché s’est écroulé, le bon réflexe était de le prendre avec du recul et de la philosophie », explique l’investisseur. « Il faut apprendre à se maîtriser et à garder son sang-froid. Quand on parvient à se détacher de ses émotions, c’est là, en tant qu’investisseur, que l’on prend les meilleures décisions. » Et justement les meilleures décisions ne sont pas toujours celles que l’on imagine. « Une erreur que j’ai faite en 2017, ça a été de vouloir acheter des cryptomonnaies au moment où tout le monde en achetait. C’est la psychologie des marchés : tout le monde achète, on ne veut pas rater ce coup, alors on achète aussi. Sauf qu’on le fait aux prix les plus hauts, juste avant que ne redescendent les valeurs… »

Diversifier pour lisser le risques

Et c’est parce que les marchés oscillent justement qu’il vaut mieux éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier. « Plus nos investissements sont diversifiés, moins on prend de risques. Une première façon de diversifier ses investissements, c’est de la faire au sein d’un même type produit. Par exemple, au niveau de son portefeuille d’actions cotées en bourse, soit on investit dans de nombreuses entreprises différentes, soit on possède des parts d’ETF, qui sont d’énormes paniers d’actions et regroupent des centaines ou des milliers d’actions », explique Yoann Lopez, avant de continuer sur « une stratégie de diversification globale. Dans ce cas, on n’investit pas dans un produit, mais plusieurs : un peu d’actions, un peu d’immobilier, une part dans des objets de collection, etc. Et si le marché boursier dégringole, l’art, l’or ou l’immobilier sont tous décorrélés les uns des autres. Ça équilibre les pertes de revenus, ça limite le risque. »

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