microcrédits
Business

De bonnes idées, mais peu de moyens financiers ?

25.03.2021
par Fokus Online

Scénario : vous avez une idée d’entreprise, mais compte tenu de votre situation personnelle. Aucune banque ne peut vous prêter de l’argent, qu’importe la qualité de votre idée. Heureusement, il existe encore les microcrédits.

Bénéficier

Des organismes spécialisés permettent d’en bénéficier. MicroStart est l’un d’entre eux. « Les microcrédits permettent d’aider des personnes désireuses de se créer un emploi à financer leur entreprise », explique Dirk Dewitte. Il est le PDG de microStart, une entreprise sociale célébrant son 10e anniversaire. « C’est nécessaire, car celles-ci n’ont généralement pas accès aux crédits bancaires traditionnels. Le public auquel nous octroyons des microcrédits est très hétéroclite. Ce sont des personnes de toutes les nationalités, souvent en difficultés financières ou dépendantes d’un revenu de remplacement. Ils souhaitent créer leur propre entreprise. »

Dirk Dewitte cite un exemple très concret. « Nous comptons par exemple parmi notre clientèle une femme dont le hobby est la photographie. Après son divorce, elle a voulu en faire un métier, mais seule et sans emploi. Elle ne parvenait à obtenir un financement nulle part. Moyennant un montant relativement modeste, nous l’avons aidée. Et aujourd’hui, elle travaille bel et bien comme photographe. »

Certains critères

Le montant des crédits varie en fonction de la personne, de 500 à 25 000 euros par exemple chez microStart. Cela dit, les apprentis entrepreneurs doivent répondre à certains critères. « Nous demandons qu’une personne de leur entourage se porte garante à hauteur de 50 % », précise Dirk Dewitte. « Il ne peut pas s’agir du partenaire. Si l’aventure devait échouer, nous voulons absolument éviter de pousser plus encore une famille dans la précarité. Il doit s’agir d’un tiers, afin que le candidat puisse démontrer que certaines personnes croient en son projet et qu’il est capable de se constituer un réseau. »

Contrairement aux idées reçues, une écrasante majorité des dossiers trouve une issue positive. 80 % des entreprises créées existent toujours après 2 ans.

- Dirk Dewitte, CEO microStart

Réticence des banques

La raison pour laquelle de nombreux clients de microStart ne parviennent pas à obtenir de prêt bancaire traditionnel est simple. « Généralement, ils n’ont ni travail ni économies, ils ne peuvent donc fournir aucune garantie, ce qui explique la réticence des banques. Pourtant, contrairement aux idées reçues, une écrasante majorité des dossiers trouve une issue positive. En moyenne, les microcrédits sont remboursés en 40 mois. 80 % des entreprises créées existent toujours après 2 ans. Mieux encore, au cours de cette période, 70 à 80 % des entreprises emploient déjà en moyenne 0,6 personne. »

Grand avantage

C’est le grand avantage de l’économie d’insertion. « Ce type d’initiative, les microcrédits profite non seulement aux entrepreneurs, mais également à la société dans son ensemble », affirme le PDG. « Ces entrepreneurs ne doivent plus avoir recours aux revenus de remplacement et aux aides. Ils paient des cotisations sociales et des impôts comme n’importe quelle autre entreprise et font même travailler d’autres personnes. Il est donc possible d’accomplir de grandes choses avec des moyens modestes. Si certains dossiers donnent parfois lieu à un échec ou des problèmes de remboursement, la grande majorité des projets se soldent par un succès.

D’ailleurs, il s’agit généralement d’un public plein de fierté et d’assurance. Ces personnes font vraiment le maximum pour rembourser leur prêt. Parce qu’elles savent qu’elles ne peuvent pas s’adresser aux banques et que nous sommes donc bien souvent leur dernier recours. En cas de réussite, leur estime de soi et leur intégration dans notre société sont renforcées. »

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Accompagnement intensif

« Un accompagnement intensif des entrepreneurs contribue au succès », explique Dirk Dewitte. « Nous apportons notre
aide en établissant un plan d’entreprise, un plan financier. Avec le marketing, nous donnons des conseils sur l’entrepreneuriat… Nous essayons vraiment de leur fournir un accompagnement minutieux. Tous ces services, dispensés par quelque 160 bénévoles, sont par ailleurs gratuits. »

L’impact de la crise

Pour conclure, quel a été l’impact de la crise du coronavirus ? « La pandémie a fait des ravages », affirme Dirk Dewitte. « De nombreuses personnes travaillent dans des secteurs très touchés tels que l’horeca, les salons de coiffure, les transports… Pour les aider, nous avons créé, chez microStart, un fonds supplémentaire qui propose des prêts à 0 % et sans garantie, en combinaison avec les microcrédits. Ce système nous a permis de verser un million d’euros d’aides en 2020. Nous accordons aussi parfois un report d’échéance. La situation commence heureusement à se normaliser, mais la crise du coronavirus a laissé des séquelles. »

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