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Business

Comment gérer inflation et indexation  ?

02.03.2023
par Frédéric Vandecasserie

Pour assumer l’inflation galopante et l’indexation qui lui colle aux semelles, il n’existe pas de solution unique. Mais bien un savant dosage de compréhension, d’anticipation et de diversification.

« Ne nous voilons pas la face ! Même étalée, l’indexation sera dure à avaler », prévient d’emblée Etienne de Callataÿ, expert financier et cofondateur d’Orcadia AM, société spécialisée dans la gestion de patrimoine. Dès lors, que faire outre tirer la sonnette d’alarme  ? Voici quelques pistes de solution. Dont une première consistant à… ne pas aider tout le monde. « Je pense qu’il ne faut pas supporter les entreprises de manière indifférenciée. Je ne dis pas ça par pure provocation. Mais une aide généralisée reviendrait à subsidier des entreprises, dont certaines sont de toute façon vouées à la faillite. Et puis il ne faut pas « fossiliser » les entreprises, même si les conséquences restent dramatiques pour les employés, bien entendu. »

Ce constat posé, encore faut-il y voir clair entre les entreprises « à aider » et les autres. Là encore, pas de réponse tranchée car il reste très complexe de faire la différence entre des difficultés temporaires et durables. « Face à cette difficulté, je pense fermement qu’il faut soutenir les gens et non les entreprises », poursuit-il.  « Car nous avons souvent remarqué qu’une aide n’incitait pas les entreprises à se constituer des réserves en cas de coup dur. »

Il importe de posséder un business plan résilient.

- Etienne de Calataÿ

De la résilience…

Et puis, on en vient à la fameuse compétitivité. À ce propos, pas question de soutenir tout le monde non plus. « Les grandes entreprises qui ne sont pas actives sur le marché international ne doivent pas monopoliser les aides. » Par ailleurs, la formation du personnel joue elle aussi un rôle essentiel dans la lutte contre l’inflation.

« Des gens bien outillés auront davantage de polyvalence et s’adapteront donc mieux à d’autres activités. Car, contrairement à ce j’entends parfois sortir de la bouche de certains consultants, et qui me fait bondir : il ne faut pas tout miser sur une seule façon de procéder. On l’a vu durant la crise-COVID et notamment dans l’Horeca : les restaurants disposant d’une structure de livraison à domicile figurent parmi eux qui s’en sont le mieux sortis. En résumé, je plaide par un « matelas d’économie ». Ce n’est pas uniquement le fait de constituer une épargne pour faire face à d’éventuelles indexations, cela englobe aussi ce que j’appellerais « un business-plan résilient », qui miserait sur une diversification de l’approvisionnement, le on et off-line et autres pistes… Il faut cultiver cette résilience, car elle mène aussi à la compréhension des clients. »

Vers une compréhension des clients

Et ces fameux clients, comprennent-ils une hausse raisonnable des prix ? « Je le pense », tranche Bart Lombaerts, cofondateur de Spyke, PME spécialisée dans la fourniture de contenu aux entreprises. « Nous avons toujours pratiqué une gestion saine et vigilante, et nous en recueillons les fruits aujourd’hui, sous forme de la compréhension des personnes qui font appel à nous. Et tant mieux  ! Car si ces dernières ne nous suivaient plus parce que nos augmentations de tarifs leur paraîtraient injustifiées, nous aurions un gros souci lié à l’inflation. », conclut-il.

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